L'action flambait en Bourse d'Helsinki, gagnant 6,7% à un plus haut depuis juillet 2016 vers 8h40 GMT, réalisant la plus forte hausse de l'indice FTSEurofirst 300 et de l'indice EuroStoxx 50 et la troisième de l'indice Stoxx 600.

Nokia et ses concurrents Ericsson et Huawei sont à la peine car la demande des opérateurs télécoms de réseaux 4G est arrivée à un plateau, tandis que le passage à la 5G ne se fera pas avant des années.

Cela étant, Nokia a surpassé Ericsson durant le trimestre et les analystes estiment que le groupe finlandais est mieux placé pour remporter de futurs marchés grâce à l'acquisition récente de son concurrent franco-américain Alcatel-Lucent.

Face aux métamorphoses du secteur, Nokia a racheté l'an passé Altacel-Lucent et supprime actuellement des milliers de postes afin de réaliser 1,2 milliard d'euros d'économies d'ici à 2018, un objectif qu'il a reconfirmé jeudi.

La dynamique de l'activité s'est améliorée, remarque l'équipementier des réseaux finlandais: les ventes du pôle réseaux ont certes diminué de 6% à 4,9 milliards d'euros mais la baisse était de 14% le trimestre précédent.

Pour sa part, Ericsson a publié cette semaine une perte d'exploitation trimestrielle et fait état d'une baisse des ventes de 13% de son segment réseaux.

"Nous avons ralenti le rythme de décroissance du CA et avons réalisé de saines commandes durant un trimestre qui est habituellement faible pour nous pour des motifs saisonniers (...) Nous observons une stabilisation encourageante du CA de Mobile Networks", a dit le directeur général Rajiv Suri.

"Je suis optimiste pour cette année, raisonnablement optimiste", a-t-il ajouté, observant que l'Amérique du Nord et l'Inde étaient les régions les plus encourageantes, tandis que le Japon, la Corée du Sud et une partie de l'Asie du sud-est connaissaient également une accélération de l'activité.

"Il y a quelques opportunités en Chine (...) mais, d'une manière générale, il est évident que ce marché restera faible cette année", a encore dit Suri.

Le bénéfice d'exploitation a baissé de 1% à 341 millions d'euros en raison d'une contraction des dépenses des opérateurs de télécommunications, mais il dépasse le consensus Reuters qui le donnait à 334 millions d'euros.

"Il s'agit d'attendre maintenant une reprise et une stabilisation des revenus (...) Au-delà de 2017, nous pensons que la combinaison d'une reprise du marché et de la réalisation de synergies peuvent porter les résultats bien au-dessus de leurs niveaux actuels", écrivent des analystes de Bernstein, qui sont à "surpondérer" sur le titre.

Nokia a confirmé que les ventes de sa division réseaux baisseraient cette année, conformément à la tendance du marché.

L'acquisition d'Alcatel-Lucent lui a toutefois donné un réseau fixe plus large, le rendant moins dépendant du mobile.

Jadis leader mondial des combinés mobiles, Nokia s'est laissé distancer au point revendre l'activité à Microsoft en 2014. Mais il revient cette année sur ce segment par le biais de la société finlandaise HMD Global qui a lancé de nouveaux smartphones Nokia dans le cadre d'un accord de licences.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Jussi Rosendahl et Tuomas Forsell