"Vous avez publié vos résultats semestriels la semaine dernière. Quels commentaires vous inspirent-ils ?
Les résultats sont de bonne facture compte tenue de la situation. Malgré l’handicap qu’a représenté la baisse de l’activité de notre plus gros client, Airbus- qui a amputé la croissance du groupe d’environ 1% - nous avons été en mesure d’augmenter notre profitabilité de 80 points de base et de générer un résultat net en progression de 92%.

Vous attendez-vous à ce que cet handicap perdure au second semestre de l’année ?
Je pense effectivement que le troisième trimestre pourrait encore être affecté, avec ensuite une stabilisation au quatrième trimestre. Ce faisant, nous devrions avoir une base de comparaison au premier semestre 2015 encore défavorable sur le secteur de l’aéronautique.

Trois principaux moteurs vous ont aidé à maintenir des résultats robustes : une hausse du taux de facturation de vos consultants, une réduction des charges de restructuration à 14,4 millions d'euros, contre 23,1 millions un an plus tôt et une contribution des dernières sociétés acquises. Un commentaire ?
Nous pensons que malgré la notable hausse enregistrée, de 150 points de base en moyenne, le taux de facturation de nos consultants n’a pas atteint son niveau maximum. Nous pourrions faire encore 100 points de base de mieux l’année prochaine.
Nous avions lancé des plans de restructuration au premier semestre 2013 pour une période de 18 mois. Nous avons confirmé la fin de ces plans.
Enfin, les trois acquisitions réalisées cette année, dont Foliage aux Etats-Unis, et Scalae en Suède, sont des sociétés plus rentables que la moyenne du groupe. Elles ont ainsi été relutives. Sur les 80 points de base gagnés, ces acquisitions ont représenté 20 points de base.

Qu’en est-il de vos perspectives financières ?
Dans notre plan stratégique déployé en 2011, nous avions mis l’accent sur trois objectifs financiers. Tout d’abord atteindre 2 milliards de chiffre d’affaires en 2015. Nous devrions être proches de la cible. Cela dépendra de notre politique d’acquisition.

Nous avons également soutenu une cible d’Ebita en haut de cycle à 11 ou 12%. Nous devrions être autour de 11% en 2015 en milieu de cycle et pouvoir toucher les 12% en haut de cycle.

Le troisième élément financier signalé avait concerné le cash flow. Nous avions signalé comme ligne directrice en 2011 le fait que nous pourrions avoir un cash flow compris entre 2% et 4% du chiffre d’affaires par an. Sur les derniers 12 mois, nous nous situons à 4,4%. Nous avons donc dépassé notre objectif.
En 2013, nous avons relevé la fourchette entre 3% et 6%. Nous devrions pouvoir dépasser les 5% prévu pour 2015.

Qu’en est-il pour cette année ?
Je suis confortable avec le consensus d’un Ebita entre 9,4% et 9,5%.

Mis à part la détérioration de l’activité d’Airbus, quels autres risques phares avez-vous identifié pour votre activité ?
Mis à part Airbus, nous ne voyons pas d’autres risques phares d’ici la fin de l’année. Les mauvaises nouvelles sont déjà quasiment toutes intégrées.

Hormis l’acquisition des activités de services R&D dans les télécommunications en Chine de Beyondsoft, pourrait-on s’attendre à de nouvelles annonces sur le front de la croissance externe ?
Nous devrions être en capacité de finaliser d’autres dossiers d’acquisition d’ici la fin de l’année.
Les zones géographiques sur lesquelles nous concentrons notre attention sont les Etats-Unis, l’Inde, le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Vous vous préparez au lancement d’un nouveau plan stratégique l’année prochaine. Pourriez-vous nous en dire plus ?
La préparation de notre nouveau plan stratégique devrait être lancée en avril 2015, dans le cadre d’une démarche participative permettant d’associer et fédérer les équipes, notamment le TOP 100 du groupe. Il sera rendu public en octobre 2015.
Excepté d’autres acquisitions, nous devrions dans le plan stratégique lancer d’autres solutions mondiales en plus des cinq que nous avons déjà. Nous pourrions également nouer d’autres partenariats, en Chine. Il est possible que nous allions vers une troisième joint venture en plus des deux JV qui sont en cours.

Quel regard portez-vous sur la progression de votre cours de bourse, de plus de 27% depuis le début de l’année ?
La progression du cours de bourse reflète en premier lieu la confiance des investisseurs dans la stratégie déployée par le groupe. Les résultats par rapport à ce que nous avions annoncé sont au rendez-vous. La crédibilité est ainsi retrouvée.
Je pense que le cours n’estime pas encore la réelle valeur de la société en rapport avec les fondamentaux intrinsèques. En particulier il n’inclut pas le fait que la rentabilité devrait encore se redresser en 2015. Il demeure donc du potentiel.

Qu’en est-il de l’évolution de votre politique de distribution aux actionnaires ?
Nous avons commencé une politique de distribution en 2013, signe que nous avions récupéré une solidité financière. Cette politique a vocation à rester pérenne. Cependant parce que nous souhaitons avant tout privilégier les acquisitions pour élargir notre périmètre d’activité et créer de la valeur, nous ne devrions pas augmenter massivement cette distribution au cours des prochaines années.

Un dernier mot ?
En trois ans, un travail laborieux a été fait et Altran a renoué avec des bases très solides ce qui devrait nous permettre d’ouvrir une nouvelle phase d’accélération de la croissance et d’internationalisation plus prononcée dont nous parlerons plus précisément l’année prochaine.
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