Nous donnons ce mois-ci la parole à Emilie Da Silva, gérante du fonds Nova Europe. Avec une progression de +53% sur 5 ans à fin juin*, le fonds fait partie des tous meilleurs fonds small caps de la place. Emilie Da Silva peut compter sur l’expérience de l’équipe de gestion d’Eiffel Investment Group, acteur du capital investissement. Nova Europe constitue en effet le seul fonds d’Eiffel Investment Group investi dans les PME et ETI cotées. 

Emilie Da Silva, Nova Europe progresse depuis sa création de 11,90%* par an contre 6,75% par an pour son indicateur de référence. Comment expliquez-vous cette surperformance ?

"Nova Europe est un fonds PEA-PME investi pour un tiers en France et pour deux tiers sur le reste de l’Europe, Royaume-Uni compris. Notre territoire d’investissement est constitué des sociétés européennes dont la capitalisation boursière se situe entre 150 millions d’euros et 6 milliards d’euros, soit environ 4000 valeurs, dont la moitié n’est pas couverte, ou très mal couverte, par les analystes. La capacité à sélectionner les valeurs parmi ce vaste univers explique une bonne partie de notre surperformance au sein de la classe d’actifs que constitue les PME et ETI cotées, reconnues pour leur capacité à croitre fortement et durablement. Pour sélectionner une quarantaine de sociétés dans cet univers, Nova Europe s’appuie sur une équipe d’une dizaine de professionnels du capital investissement qui sillonne l’Europe, à la recherche de sociétés innovantes et positionnées sur trois secteurs durablement porteurs : la technologie, l’industrie innovante, et les sciences de la vie. Sur ce dernier thème, l’équipe comprend un médecin qui apporte son regard expert. Nous investissons sur le moyen-long terme, avec un arbitrage du portefeuille de l’ordre de 20% par an et près d’un tiers des valeurs du fonds étaient présentes dès sa création fin 2013. Le fonds profite bien des environnements de marché haussiers et amortit bien les baisses. Ce fut le cas pendant ce 1er semestre 2020 où le fonds a perdu 6,3% contre -15,6% pour son indicateur de référence, le MSCI Europe Small Cap Net TR. Une bonne partie de ces performances s’explique par notre capacité à sélectionner des projets de croissance innovants variés, bien managés et dotés d’un leadership à l’international qui leur permet de changer de taille à un horizon 3 à 5 ans".

Le fonds surperforme sa catégorie sur cinq ans. Source : Quantalys – données à fin juin 2020

 

Quelles sont les conséquences de la crise sur votre portefeuille et votre stratégie ?

"Nous avons passé en revue le portefeuille en analysant les impacts à court et moyen terme sur chacune de nos positions. La forte pondération du fonds sur des secteurs plus résistants comme la santé et le digital, ainsi que la qualité des bilans font que nous avons finalement très peu bougé. Les trois sociétés que nous avons sorties du portefeuille (Nemetschek, Ambu et Diasorin) étaient heureuses car liées au dépassement de la barre des 6 milliards d’euros de capitalisation que nous nous sommes fixés.

Nous avons profité de la baisse pour entrer des sociétés que nous surveillions depuis longtemps et dont la valorisation était devenue attractive. Focusrite, producteur britannique d’équipements et logiciels d’enregistrement audio. Cette société qui capitalise moins de 500 M€ est un leader sur un marché de passionnés en forte croissance et bien margé. Nous avons également profité de cette période pour entrer un acteur italien du cloud computing, Wiit, qui capitalise un peu plus de 300 M€, qui connait une croissance de plus de 30% par an depuis plusieurs années avec une clientèle de grands comptes aux besoins récurrents. Enfin, nous avons récemment entré le français Albioma, acteur des énergies renouvelables. Ces trois sociétés seront en croissance en 2020. Avec un peu de recul, cette crise fait office de stress test pour nos participations et nous conforte dans notre positionnement et notre processus de gestion".

 Le fonds vient d’être labelisé ISR. Qu’est-ce que cela implique ?

"Nous sommes le seul fonds investi dans des small cap européennes à avoir obtenu ce label. Notre approche de l’investissement proche du private equity, métier historique de la société de gestion, est tout à fait cohérente avec une démarche d’investissement selon les critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Notre objectif avec ce label est à la fois d’améliorer les pratiques des entreprises, notamment en matière de transparence, et de mieux les connaitre en les regardant sous des angles complémentaires. Concrètement, nous appliquons différents filtres d’exclusion. Commence ensuite une évaluation sur la base des critères ESG qui s’appuie sur la base Gaia qui couvre désormais l’Europe. L’objectif du fonds est d’obtenir une meilleure note que le benchmark de référence de Gaia qui élimine les 20% moins bonnes notes. Que la société fasse ou non l’objet d’une notation Gaia, nous engageons un dialogue sur les points d’amélioration que nous suivons dans le temps. En présence de controverse grave, nous faisons le point avec la société et si les réponses ne sont pas satisfaisantes, que la société ne nous semble pas adresser correctement le sujet, nous pouvons être amenés à sortir du dossier. Nous avons eu un cas en 2019 sur Solutions 30 lors de la mise en doute des comptes, et après avoir challengé les dirigeants, nous avons décidé de garder et même de renforcer notre position".

 Pouvez-vous citer deux bons élèves selon vous en matière d’ESG ?

"Wavestone et Thermador sont d’une grande maturité dans ce domaine : elles font preuve d’une grande transparence et d’un fort engagement dans cette démarche."

 Quel est le principal point fort et le principal point faible d’une des toutes premières positions du fonds ?

"Nous pouvons citer Pharmagest, société de grande qualité qui, au-delà d’être très bien positionnée sur son segment, est animée par une vraie vision à long terme de la digitalisation de la santé, en ligne avec les besoins des praticiens et des patients. Les dernières acquisitions, dans l’intelligence artificielle par exemple ou la messagerie instantanée pour les professionnels de santé, en sont l’illustration. Seul bémol, la valorisation, qui est devenue très élevée… ".

 

Performance du fonds sur cinq ans : point bleu sur le graphique de droite (Source : Quantalys- 30 juin 2020)

*Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Le FCP NOVA Europe est un fonds "actions". En conséquence, il est soumis aux évolutions et aux aléas des marchés actions. Le capital investi peut ne pas être restitué. La souscription de ce produit s'adresse donc à des personnes acceptant de prendre des risques.

Les opinions exprimées dans ce document n'ont pas le statut de recherche indépendante.

Pourcentage de détention du capital par les fonds Eiffel IG au 16/07/2020 :

Albioma 0,22% ; Focusrite 0,99% ; Pharmagest 0,25% ; Solutions 30 0,28%; Thermador 0,51%; Wavestone 0,32%; Wiit 0,39%.

Pour aller plus loin dans l’environnement des small et mid caps, retrouvez notre bilan mensuel des meilleurs fonds smallcaps.