ISLAMABAD, 6 février (Reuters) - Des émissaires pakistanais, afghans, américains et chinois se sont retrouvés samedi à Islamabad afin de poursuivre leurs travaux sur une relance du processus de paix en Afghanistan.

Sartaj Aziz, conseiller de politique étrangère du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, a déclaré à l'ouverture des discussions qu'il espérait que les quatre délégations parviendraient à finaliser dans la journée une feuille de route pour établir un dialogue direct entre Kaboul et les taliban.

"Nous sommes convaincus que ce processus conduira à une réduction significative de la violence", a-t-il déclaré. "Nous devons concentrer tous nos efforts et notre énergie à maintenir ce processus sur les rails."

Entamé l'an dernier, le processus de dialogue entre le gouvernement afghan et les insurgés islamistes a été interrompu en juillet 2015 à l'annonce de la mort, deux ans plus tôt, du fondateur des taliban, le mollah Omar, qui a donné lieu à une bataille de succession.

Le mois dernier, les taliban ont présenté une série de conditions préalables à leur acceptation d'un dialogue, parmi lesquelles leur retrait de la liste des organisations terroristes établie par les Nations unies, la reconnaissance formelle d'une représentation politique du groupe et la libération de détenus.

Certains observateurs doutent de voir Kaboul céder à ces exigences et de voir même les différentes factions des insurgés, qui se disputent le contrôle du mouvement, accepter de participer à des négociations de paix.

Le gouvernement afghan se dit cependant persuadé que certains groupes finiront pas de joindre au processus dans les six mois qui viennent.

"Il se pourrait que des groupes de taliban soient disposés à discuter et à renoncer à la violence", a dit la semaine dernière à New Delhi le chef de l'exécutif afghan, Abdullah Abdullah. (Krista Mahr, Asad Hashim; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)