par Joyce Lee

SEOUL, 3 décembre (Reuters) - Plusieurs centaines de milliers de Sud-Coréens se sont rassemblés samedi à Séoul, pour le sixième week-end consécutif de manifestations, afin de réclamer la démission de la présidente Park Geun-hye, éclaboussée par une affaire de trafic d'influence.

Les manifestants, au nombre de 500.000 selon les organisateurs, se sont approchés à une centaine de mètres seulement de la Maison bleue, le siège de la présidence, appelant la présidente à quitter ses fonctions tout de suite et rejetant ses troisièmes excuses publiques.

"C'est une honte pour le pays qu'elle soit toujours en fonctions. Elle aurait déjà dû démissionner", a estimé une habitante de Séoul, Kim Jae-hwa, âgée de 43 ans. Un autre manifestant brandissait cette pancarte: "Arrêtez Park Geun-hye!"

Park Geun-hye est impliquée dans un scandale de trafic d'influence qui s'est développé autour d'une de ses proches amies, Choi Soon-sil, et dont les ramifications s'étendent jusqu'aux grands conglomérats sud-coréens, les "chaebols".

La nouvelle manifestation s'est déroulée peu après que trois partis d'opposition eurent présenté samedi au Parlement leur motion de destitution de la présidente.

Ils espèrent un vote vendredi prochain, une fois achevé l'examen du texte par le secrétariat du Parlement, ce qui devrait être une formalité.

La motion, signée par 171 des 300 députés, affirme que Park Geun-hye a violé la Constitution et le code pénal par abus de pouvoir.

Ces trois partis d'opposition, qui contrôlent au total 165 des 300 sièges de députés, auront besoin des voix de 28 parlementaires du parti Saenuri, la formation de Park Geun-hye, pour atteindre la majorité des deux tiers nécessaire à l'adoption de la motion de destitution.

Sept élus indépendants et le président du Parlement monocaméral devraient soutenir leur initiative.

(Jack Kim; Bertrand Boucey et Eric Faye pour le service français)