(Actualisé avec ambassade en Israël)

WASHINGTON, 18 janvier (Reuters) - Le président sortant des Etats-Unis, Barack Obama, a estimé mercredi que déplacer à Jérusalem l'ambassade américaine en Israël pourrait avoir des conséquences "explosives" et s'est dit inquiet du recul de la solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien.

Donald Trump, qui entrera vendredi à la Maison blanche, a promis de déplacer l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, un geste qui promet de rompre avec la politique appliquée de longue date par Washington. Israéliens et Palestiniens revendiquent Jérusalem comme capitale, et un tel changement pourrait susciter des condamnations internationales.

"Quand de soudains gestes unilatéraux sont faits, qui touchent aux questions et aux sensibilités fondamentales de chaque côté, cela peut être explosif", a déclaré Barack Obama lors de sa dernière conférence de presse en tant que président des Etats-Unis.

Son administration a prévenu celle de Trump des conséquences de ces grands changements de politique.

"Cela fait partie de ce que nous avons essayé de signaler à l'équipe entrante lors de notre processus de transition, de faire attention à cela car il s'agit (...) de choses volatiles", a-t-il déclaré, interrogé sur un possible déménagement de l'ambassade.

Barack Obama a exprimé en outre son inquiétude de ne jamais voir le conflit israélo-palestinien se régler par une solution à deux Etats en raison de la poursuite des activités de colonisation israélienne en Cisjordanie.

Il a expliqué que son pays s'était récemment abstenu lors de l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant les colonies juives parce qu'il estimait que la création d'un Etat palestinien était la seule option de paix.

"La but de la résolution était simplement de dire que l'augmentation des colonies crée une réalité sur le terrain qui accroît l'impossibilité d'une solution à deux Etats", a dit le président américain.

"Il était important pour nous d'envoyer un signal, de tirer la sonnette d'alarme parce que l'occasion risque de passer", a-t-il poursuivi.

(Jeff Mason et Ayesha Rascoe, Pierre Sérisier et Julie Carriat pour le service français)