Natixis AM adopte un positionnement "clairement reflationniste" sur les obligations d'Etat, révèle Raphaël Gallardo, stratégiste multi-assets Investissement et Solutions Clients, dans son dernier point d'allocation d'actifs. "En accord avec le consensus, nous pensons que le quasi plein-emploi atteint aux Etats-Unis, au Japon et dans les économies nordiques de la zone euro légitiment une accélération des stratégies de normalisation monétaire", explique-t-il.

Dans ce contexte, Natixis AM souspondère les obligations d'Etat européennes et américaines et surpondère les titres indexés sur l'inflation aux Etats-Unis, mais pas en zone euro en raison de la duration très longue de l'indice et de la surreprésentation de l'Italie pour des raisons historiques.

Mais, si Natixis AM ne prévoit qu'une hausse temporaire des taux longs américains et une intervention du Trésor américain pour compenser le retrait de la Fed, il souligne une autre tendance de fonds "peu évoquée par le consensus, et beaucoup plus difficilement réversible", à savoir l'assèchement de la liquidité en eurodollars.

"La création de crédit en eurodollars par le système bancaire international nécessite sa couverture en HQLA (high quality liquid assets) sous forme de réserves excédentaires à la Fed. Or la réduction du bilan de la Fed va s'accélérer tout au long de 2018. Les émissions de T-bills vont augmenter en proportion, ce qui évincera une partie des réserves excédentaires disponibles au profit du Trésor américain. C'est donc une pénurie de HQLA en dollars qui provoquera le véritable choc de liquidité a même de faire dérailler le cycle mondial. Une inversion de la trajectoire baissière du dollar en sera le symptôme coïncident", met en garde Raphaël Gallardo, stratégiste multi-assets Investissement et Solutions Clients de Natixis AM.