La hausse actuelle des taux reflète principalement l’incertitude des investisseurs concernant la stratégie monétaire de la réserve fédérale américaine. Ils considèrent que l’arrêt de la politique d’assouplissement de la FED (qui a contribué à maintenir les taux relativement bas), de plus en plus probable depuis début mai, entrainerait une remontée des taux (les opérateurs l’anticipent déjà, si l’on observe la progression des taux à 10 ans américains de 1,62 à 2,10 depuis début mai). Jusqu’alors ces politiques interventionnistes entrainaient artificiellement des taux faibles. Etaient-ils justifiés ?

Le graphique Bloomberg, ci-dessous, illustre l’évolution des taux d’intérêts des obligations américaines, françaises et allemandes à 10 ans, depuis janvier 2013. Il met en évidence l’accélération du mois de mai, corrélée avec la progression des marchés actions.





Légende :
  • Orange : Taux 10 ans français
  • Blanc : Taux 10 ans US
  • Jaune : Taux 10 ans allemand
De plus, nous constatons que les marchés obligataires mondiaux sont de plus en plus boudés par les investisseurs. En effet, les opérateurs de marchés se détournent peu à peu des dettes souveraines pour revenir vers des marchés offrant des rendements plus élevés. Les marchés actions évoluent sur des plus hauts historiques, avec une hausse de plus de 25% aux Etats unis et de 65% au Japon depuis le début de l'annnée. Cette rotation entraine une flambée des "Equities" (sur-achat depuis début mai) et une remontée des taux (du fait d’une baisse de la demande).
 
En Europe, les décisions économiques et politiques de la zone euro déçoivent. Les différents acteurs anticipent une probable dégradation des dettes souveraines, du fait du désarroi des pays de l’euro zone à faire face à la récession et à l’augmentation du chômage. Standard & Poors a, par ailleurs,  menacé, mardi 28 mai, la note de la dette française si celle-ci ne mettait pas rapidement en œuvre des mesures de réduction des déficits. Ceci pourrait entrainer une nouvelle dégradation en chaine en Europe.

La tendance actuelle de hausse des taux devrait continuer afin d’atteindre une normalisation des niveaux.