New York (awp/afp) - Les titres de dette émis par la République du Venezuela sont désormais techniquement en défaut, selon un avis émis lundi par l'association des traders en obligations des marchés émergents (EMTA).

Ces obligations sont désormais considérées comme "flat trading", c'est-à-dire qu'elles ne portent plus intérêt et ne valent plus que leur seule valeur nominale. Cette décision s'applique à partir de mardi.

Leurs acheteurs qui les ont revendues à d'autres participants du marché obligataire international ne sont donc plus tenus d'assumer le coût des intérêts qu'elles portent.

Cette recommandation concerne tous les titres émis par l'Etat vénézuélien qui ne sont pas soumis aux sanctions appliquées actuellement par le Trésor américain, précise l'EMTA. Elle ne concerne toutefois pas ceux émis par la société pétrolière nationale PDVSA.

Cette décision de l'EMTA fait suite à plusieurs incidents de paiement sur les titres émis par l'Etat vénézuélien ces derniers mois. Le dernier en date avait eu lieu début janvier. L'agence de notation S&P Global Ratings avait alors indiqué que le Venezuela n'avait pas honoré ses créances sur des bons d'un montant de 35 millions de dollars à l'issue d'une période de grâce de 30 jours.

Le Venezuela, étranglé financièrement par la chute des cours du pétrole et une mauvaise gestion économique, est confronté à des difficultés à rembourser dans les temps à la fois sa dette souveraine évaluée à 150 milliards de dollars et celle de PDVSA, qui en représente à elle seule 30%.

La population souffre de graves pénuries d'aliments et de médicaments, faute d'argent pour les importer.

Le pays ne dispose plus que de 9,7 milliards de réserves et devait rembourser au moins 1,47 milliard avant fin 2017, puis 8 milliards en 2018.

Il a déjà été placé en défaut partiel par S&P Global Ratings et sa consoeur Fitch Ratings.

afp/rp