NATIONS UNIES, 1er avril (Reuters) - La Syrie et l'Irak constituent pour des milliers de djihadistes étrangers une "véritable école internationale de perfectionnement", estiment des experts des Nations unies dans un rapport au Conseil de sécurité.

Ces experts, chargés de signaler les violations des sanctions imposées à Al Qaïda, avaient été chargés il y a six mois par les Quinze de faire le point sur les combattants étrangers rejoignant les rangs des organisations djihadistes Etat islamique et Al Qaïda.

Ils évaluent à environ 22.000 le nombre de ces combattants, auxquels s'ajouteraient 6.500 autres étrangers engagés en Afghanistan et des centaines d'autres au Yémen, en Libye, au Pakistan et en Somalie.

"Les milliers de (combattants étrangers) qui ont rejoint la Syrie et l'Irak (...) vivent et travaillent dans une véritable école de perfectionnement pour extrémistes comme c'était le cas de l'Afghanistan dans les années 1990", peut-on lire dans ce rapport présenté au Conseil de sécurité à la fin mars.

La Libye, poursuivent ces experts, est devenue ces dernières années une base d'entraînement des djihadistes en partance pour le Moyen-Orient mais depuis le début de l'année 2015, le flux de combattants s'est inversé du Moyen-Orient vers la Libye.

"L'internationalisation d'Al Qaïda et de ses filiales, particulièrement visible avec (l'Etat islamique), mais également évidente avec Al Qaïda dans la péninsule arabique (au Yémen), donne naissance à un réseau multinational de plus en plus dense de connexions sociales", écrivent-ils.

Le Conseil de sécurité a adopté en septembre dernier une résolution demandant à tous les Etats de pénaliser les départs en vue de combattre à l'étranger ainsi que le recrutement ou le financement par d'autres de ces combattants. (Michelle Nichols; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)