BUDAPEST, 18 février (Reuters) - Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a souhaité la constitution d'une grande alliance de pays contre l'immigration, dimanche à l'occasion du lancement par son parti, le Fidesz, de la campagne en vue des élections législatives du 8 avril.

"La chrétienté est le dernier espoir de l'Europe", a lancé le dirigeant nationaliste et conservateur devant des militants lors de son discours annuel sur l'état de la nation.

Viktor Orban, qui est âgé de 54 ans, a estimé qu'une divergence fondamentale séparait les pays d'Europe centrale et l'ouest de l'Europe, devenu selon lui une "zone immigrée, un monde à la population mixte qui prend une direction différente de la nôtre".

Les pays de l'ouest de l'Europe, a-t-il poursuivi, cherchent à imposer leurs vues. "Aussi absurde que cela puisse paraître, le danger que nous affrontons vient de l'Ouest, de politiciens à Bruxelles, Berlin et Paris", a-t-il déclaré sous de bruyants applaudissements. "Bien sûr, nous combattrons et nous utiliserons tous les recours juridiques possibles. Le premier est notre loi 'anti-Soros'," a-t-il ajouté.

Depuis des années, le milliardaire américain d'origine hongroise George Soros est la cible de Viktor Orban, qui dénonce ses actions philanthropiques visant à défendre les valeurs libérales et l'ouverture des frontières.

"Partout, (Soros) veut qu'on accepte l'immigration. Ça ne marchera pas. Nous ne sommes pas seuls, nous combattrons ensemble (...) et nous vaincrons", a affirmé le Premier ministre hongrois.

"Le V4 (les pays de Visegrad: Hongrie, Slovaquie, Pologne, République tchèque) est ferme, la Croatie se laisse convaincre, l'Autriche a pris une direction patriotique et en Bavière, la CSU (Union chrétienne-sociale) a créé une résistance", s'est félicité Viktor Orban.

Le nouveau projet de loi baptisé "anti-Soros" prévoit que les ONG qui aident les migrants reversent 25% de ces fonds sous forme de taxe à l’Etat.

Elles devraient en outre obtenir une autorisation de mener leurs activités auprès du ministère de l’Intérieur qui pourrait la leur refuser pour des raisons de "sécurité nationale". Celles qui outrepassent ce refus pourraient être dissoutes.

Porté par le discours anti-immigration de son chef de file, renforcé par la division de l'opposition, le Fidesz est donné très largement favori dans les sondages en vue des élections. (Marton Dunai Jean-Stéphane Brosse pour le service français)