Lors du précèdent trimestre, l’estimation de croissance du PIB avait été dégradée de 0.1% passant de 0.0% à -0.1%. Cette dégradation a donc accentué de façon illusoire la progression du trimestre actuel par un effet de base. Il s’agit alors d’un mouvement exceptionnel écartant l’idée d’une nouvelle tendance durable. 

D’autre part, les stocks des entreprises ont augmenté de 0.3% durant la même période. Ainsi, exception faite de cette variation, l’estimation de PIB serait tout simplement nulle.

L’investissement est en baisse consécutivement depuis trois trimestres, élément pesant sur une éventuelle reprise économique solide et durable. Cette rétraction de l’investissement entraine inexorablement des conséquences négatives sur l’emploi et, par conséquent, une contraction de la consommation globale.


Évolution de l’investissement sur le territoire français depuis 2000 (source : bloomberg):

La progression de l’estimation du PIB français a également largement été alimentée par les dépenses publiques en hausse de 0.8%, dépenses financées par la dette.
Malgré cette hausse de 0.2% du PIB par rapport au consensus établi par les analystes, les perspectives demeurent mitigées, avec une croissance de 0.7% attendu en 2015, niveau insuffisant pour espérer inverser la courbe du chômage, selon Michel Sapin.
 
En tenant compte de ces éléments, il semble désormais légitime de ne pas s’emballer face à ce chiffre trompeur que l’on pourrait juger convenable à la première lecture. En tout état de cause, la croissance française restera fragile au moins sur les deux prochains trimestres.