Les valeurs industrielles, parmi les plus touchées dans un contexte de tensions commerciales, ont progressé en l'absence de toute nouvelle déclarations menaçante depuis hier. Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a dit que les Etats-Unis et la Chine pourraient reprendre le dialogue si Pékin consentait à des changements importants.

L'indice sectoriel a gagné 0,6%.

Le secteur de l'énergie a lui progressé dans le sillage du pétrole, stimulé par les grèves en Norvège et en Irak et son indice a également progressé de 0,6%.

"Il semble qu'on ait de plus en plus le sentiment qu'en cas d'aggravation de la ponction fiscale douanière, les entreprises pourront s'en accommoder", a dit Stephen Lee (Logan Capital Management). "Les entreprises sont plus souples qu'avant, en raison notamment des changements réglementaires et fiscaux intervenus cette année".

L'indice Dow Jones a gagné 94,52 points (0,38%) à 25.019,41 points. Le S&P-500 a pris 3,02 points (0,11%) à 2.801,31 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 2,06 points (0,03%) à 7.825,98 points.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a pris 2,3%, le S&P 1,5% et le Nasdaq 1,8%.

Le S&P-500 a inscrit son meilleur cours de clôture depuis le 1er février et est en hausse de 4,8% depuis le début de l'année.

De fait, les traders ont leur attention tournée vers les publications de résultats du deuxième trimestre qui débutent. Ils sont optimistes mais les résultats du jour ne suscitent pas l'euphorie.

Certes, JPMorgan Chase a dépassé les attentes de Wall Street en publiant un bénéfice au deuxième trimestre en hausse de 18,3%, en raison de revenus des activités de trading bien plus élevés que prévu et d'une demande de prêts en hausse avec une économie américaine dynamique.

Mais l'action a fini sur une perte de 0,5%.

Citigroup a annoncé un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes, porté par ses activités de banque de détail, mais son produit net bancaire, pénalisé par son activité sur les marchés obligataires, a déçu.

L'action recule encore bien plus, de 2,2%.

Wells Fargo a fait état d'un bénéfice au deuxième trimestre inférieur aux attentes en raison notamment d'une contraction de son activité de crédit et d'une hausse de ses dépenses liée à des frais juridiques.

L'action lâche 1,2%.

Hors contexte de la "saison" des résultats, Netflix a perdu 4,3%, Deutsche Bank estimant que les chiffres des abonnements, attendus lundi avec les résultats, risquent d'être en deçà des attentes.

Johnson & Johnson a cédé 1,4%, ayant été condamné par un tribunal américain à verser un montant record de 4,69 milliards de dollars (4,03 milliards d'euros) à 22 femmes qui accusent les produits à base de talc, y compris une poudre pour bébé, du groupe pharmaceutique de contenir de l'amiante et d'être à l'origine de leur cancer des ovaires.

Aux valeurs high tech, Cisco Systems, Juniper Networks et Arista Networks ont perdu de 2,3% à 4,3%, à la suite d'une information de presse selon laquelle Amazon Web Services, la filiale informatique dématérialisée d'Amazon.com, compte vendre dans les 18 mois à venir ses propres commutateurs de réseaux à une clientèle professionnelle, lesquels seraient de 70% à 80% moins chers que ceux du leader Cisco.

Amazon a gagné 0,9%.

AT&T a laissé 1,7%, le département américain de la Justice (DoJ) ayant annoncé jeudi soir son intention de faire appel de la décision d'un juge fédéral d'autoriser le rachat de Time Warner par l'opérateur télécoms pour 85,4 milliards de dollars (73,2 milliards d'euros).

Le volume d'affaires est l'un des plus bas de l'année: 5,3 milliards de titres échangés contre une moyenne de 6,6 milliards sur les six dernières séances, selon des données de Thomson Reuters.

Les Treasuries ont fini en hausse en réaction au rapport semestriel de la Réserve fédérale qui met en avant la solide croissance de l'économie américaine au premier semestre.

Dans ce rapport remis au Congrès, la banque centrale ajoute qu'elle prévoit toujours de relever les taux progressivement.

La hausse des cours du marché obligataire européen a contribué elle aussi à soutenir les Treasuries en début de journée, ont noté les analystes. Dans l'après-midi, les cours n'ont plus guère varié.

La courbe des rendements a une fois de plus touché un creux de 11 ans, avec le spread 2 ans-10 ans tombé à 24,27 points de base. Ce resserrement intervient alors même que le rendement du 10 ans n'a évolué qu'entre 2,807% et 2,884% depuis deux semaines.

Le dollar a lui fléchi face à un panier de devises de référence, après un pic de deux semaines lié à un excédent commercial chinois record susceptible de souffler sur les braises entre Washington et Pékin, ce qui avait dans un premier temps motivé des achats de billet vert vu comme valeur refuge.

Le rétrogradage du dollar s'explique sans doute par la hausse modeste de Wall Street - qui évolue en sens inverse de lui - et par une chute des volumes avant le week-end, ont noté des analystes.

L'indice dollar a lâché 0,07% à 94,740 après avoir atteint 95,241, son meilleur niveau depuis le 29 juin.

Ce tassement ne remet pas en cause de brillantes perspectives pour le dollar au vu des conséquences pour la croissance mondiale des tensions commerciales mondiales, de l'avis des experts.

(Avec James Thorne et Richard Leong)

par Amy Caren Daniel et Caroline Valetkevitch