(Actualisé avec des précisions, éléments de change et obligataires, or et pétrole)

* Gains de 1,39% pour le Dow, de 1,60% pour le S&P, de 1,77% pour le Nasdaq

* Sur la semaine, le S&P a pris 0,56%, le Dow 0,37%, le Nasdaq 1,35%

par Sruthi Shankar et Chuck Mikolajczak

NEW YORK, 23 février (Reuters) - Wall Street, apaisée par les dernières déclarations de la Réserve fédérale sur les taux d'intérêt, s'est appuyée sur les valeurs high techs et sur une baisse des rendements obligataires pour assurer sa progression durant la dernière séance de la semaine.

La Réserve fédérale s'attend à la poursuite d'une croissance économique solide aux Etats-Unis et elle ne distingue aucun risque à l'horizon susceptible de ralentir le rythme de ses hausses de taux d'intérêt.

Les investisseurs pensent que la banque centrale remontera les taux à trois reprises cette année, la première - d'un quart de point - étant attendue dès le mois prochain avec une probabilité de 95,5%, suivant des données de Thomson Reuters.

John Williams, le président de l'antenne de San Francisco de la Fed et un votant au sein du conseil de politique monétaire (Fomc) cette année, estime qu'il y aura trois ou quatre hausses des taux cette année et que la prochaine aura lieu "dans un avenir proche".

Les marchés auront encore l'occasion la semaine prochaine d'entendre ce que la Fed a à dire avec les premières auditions de son nouveau président Jerome Powell devant la Chambre des Représentants et le Sénat.

L'indice Dow Jones a gagné 347,51 points (1,39%) à 25.309,99 points vendredi. Le S&P-500 a pris 43,34 points, soit 1,60%, à 2.747,30. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 127,30 points (1,77%) à 7.337,39.

Sur l'ensemble de la semaine, le S&P a gagné 0,56%, le Dow Jones 0,37% et le Nasdaq 1,35%.

"Ca risque d'être volatil la semaine prochaine avec Powell et les statistiques économiques; on sait que les nouveaux présidents de la Fed ont tendance parfois à en dire trop; donc la probabilité que le marché soit pris de court est supérieure à la moyenne", a dit Tom Essaye (Sevens Report).

La banque centrale "signale aux marchés que même si on s'est fait beaucoup de mauvais sang au sujet de l'inflation et d'une remontée des taux, elle n'a vraiment rien vu qui justifie qu'elle devienne encore plus rigoriste", a déclaré de son côté Alec Young (FTSE Russell).

Sur le marché obligataire, l'emprunt américain à 10 ans gagnait 14/32 et rendait 2,868% contre 2,917% jeudi soir et un pic de quatre ans de 2,957% mercredi.

Le marché obligataire a également tiré parti du bouclage d'un refinancement du Trésor de 258 milliards de dollars cette semaine, le deuxième le plus important jamais opéré sur une traditionnelle période de trois jours.

Les investisseurs qui avaient sous-pondéré les obligations se sont repositionnés en cette fin de mois, après deux mois de dégagements massifs.

Dans le segment high tech, Hewlett Packard Enterprise et HP Inc ont fini en nette hausse grâce à leurs solides résultats annoncés la veille; en outre, HPE a fait part de son intention de restituer sept milliards de dollars aux actionnaires.

HPE a gagné 10,5% et HP Inc 3,5%. L'indice sectoriel a progressé de 2,17%.

Le recul des rendements obligataires a profité à des secteurs tels que les "utilities" (+2,66%) et l'immobilier (+1,72%), parmi les moins performants de l'année en raison des anticipations de forte rehausse des taux d'intérêt.

Le volume a été de 6,05 milliards de titres échangés, bien inférieur à la moyenne de 8,38 milliards des 20 dernières séances.

Le dollar a pour sa part progressé face à un panier de devises de référence, de 0,12% à 89,847, poursuivant sa reprise à partir d'un plus bas de trois ans de 88,253 touché le 16 février.

L'indice du dollar affiche un gain de 0,8% sur la semaine.

La possibilité de voir la Réserve fédérale accélérer le rythme de la normalisation monétaire pousse les cambistes à réviser quelque peu leurs paris baissiers sur le billet vert.

L'audition de Jerome Powell la semaine prochaine a joué également son rôle. "Si les investisseurs étaient courts sur le dollar, c'est un risque qu'ils ne veulent plus assumer au cas où il (Powell) serait plus rigoriste", a observé Charles Tomes (Manulife Asset Management).

Cette progression du dollar a nui à l'or, dont l'once a perdu 0,2% à 1.328,97 dollars. Elle a lâché 1,4% cette semaine, sa perte la plus forte depuis le début décembre.

"Nous restons prudents sur l'or à court terme car nous pensons que le rally du dollar n'est pas encore terminé, surtout au vu de rendements des Treasuries qui restent élevés", a dit ainsi Edward Meir, analyste d'INFL FCStone.

Le brut de son côté a atteint ses meilleurs niveaux depuis plus de deux semaines, soutenu par la fermeture du gisement libyen d'El Feel et par les propos rassurants de l'Arabie saoudite. (Avec Karen Brettell et Saqib Iqbal Ahmed et Hiraly Russ)

Valeurs citées dans l'article : Hewlett Packard Enterprise, HP Inc