(Actualisé avec autres actifs)

* Le Dow prend 0,08% et le S&P-500 0,03%, le Nasdaq perd 0,23%

* Gain hebdomadaire de plus de 4% pour le Dow et le S&P-500

* Le Nasdaq s'adjuge plus de 5% sur la semaine

* Cinq compartiments du S&P-500 dans le vert

* Coca-Cola grimpe après ses résultats

* Cinquième perte hebdomadaire pour le dollar sur sept semaines

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par Noel Randewich

NEW YORK, 16 février (Reuters) - La Bourse de New York a fini de justesse en hausse vendredi, pour la sixième séance consécutive, soutenue par les valeurs de la santé, sur fond de détente des rendements obligataires et de faiblesse du dollar, mais l'annonce de l'inculpation de trois entités et 13 ressortissants russes, accusés d'ingérence dans l'élection présidentielle américaine, a toutefois freiné son élan.

Les services du procureur spécial américain Robert Mueller, ont inculpé une agence de l'internet, deux autres entités et 13 ressortissants russes pour s'être immiscés dans le processus électoral américain de 2014 à 2016, dans le cadre d'une opération multiforme visant à soutenir le candidat républicain Donald Trump.

L'indice Dow Jones a terminé en hausse 19,01 points, soit 0,08%, à 25.219,38.

Le Standard & Poor's 500, qui gagnait plus de 0,5% avant l'annonce de cette mise en accusation, a perdu quasiment tous ses gains, pour finir stable (+0,03%) à 2.732,22.

Le Nasdaq Composite a lâché, lui, 0,23% à 7.239,46, pénalisé par le recul des valeurs technologiques.

Wall Street a réduit ses gains après l'annonce de la mise en accusation, mais a rebondi, parce que les fondamentaux n'ont pas changé, relève Ben Phillips, de chez EventShares.

Sur l'ensemble de la semaine, les trois indices sont en hausse, avec respectivement +4,25% pour le Dow, +4,30% pour le S&P-500 et +5,31% pour le Nasdaq.

La crainte d'une poussée de l'inflation entraînant une accélération du resserrement monétaire a fait place cette semaine au regain d'appétit des investisseurs pour les actifs risqués.

Le Dow a ainsi réalisé sa meilleure progression hebdomadaire depuis novembre 2016, le S&P-500 depuis janvier 2013, et le Nasdaq depuis décembre 2011.

"Le marché semble reconstruire lentement ses positions", déclare Rich Meckler, président de la société d'investissement LibertyViewCapital. "Cela dit, les taux d'intérêt grimpent et cela représente une vraie concurrence pour les actions."

Parallèlement, l'indice de volatilité du S&P-500 a poursuivi son repli, évoluant sous les 20 points, bien en deçà du pic de plus de 50 touché la semaine dernière.

Près de 77% des sociétés du S&P-500 ayant publié leur résultats trimestriels ont dépassé les estimations de bénéfices, contre 72% en moyenne sur les quatre derniers trimestres.

SANTÉ ET SERVICES AUX COLLECTIVITÉS EN TÊTE

Seuls cinq des 11 compartiments du S&P-500 ont fini dans le vert.

Avec une progression de 0,75%, les services aux collectivités ont réalisé la meilleure performance sectorielle.

En deuxième position, les valeurs de la santé ont pris 0,7%. Pfizer, plus forte hausse du Dow, a gagné 1,54%, AbbVie et Johnson&Johnson se sont adjugé respectivement 3,22% et 1,46%.

Le secteur technologique a perdu 0,19%, pénalisé par le recul d'Intel (-0,78%), de Microsoft (-0,71%) et d'Apple (-0,32%)

Aux valeurs, Coca-Cola a gagné 0,44%, après avoir fait état d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice trimestriels supérieurs aux attentes.

Derre &Co a grimpé de 1,57%. Le constructeur de matériel agricole a publié un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 23% sur un an à 6,91 milliards de dollars au titre du trimestre clos le 28 janvier

Kraft Heinz a perdu 2,62% après avoir annoncé un chiffre d'affaires inférieur aux attentes.

Campbell Soup a cédé 3,20%, après un repli de 2% sur un an de son chiffre d'affaires trimestriel en données organiques.

VFC Corp a lâché 11,07%. Le spécialiste de l'habillement et des chaussures de football a publié des résultats trimestriels en deçà du consensus.

Quelque 7,1 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, à comparer avec une moyenne de 8,5 milliards sur les 20 dernières séances.

DÉTENTE SUR LE FRONT OBLIGATAIRE

Sur le front macroéconomique, les investisseurs ont pris connaissance d'une hausse plus forte que prévu des prix à l'importation, un élément susceptible de créer de l'inflation importée dans les mois qui viennent.

La construction résidentielle aux Etats-Unis a, elle, atteint son plus haut niveau depuis plus d'un an en janvier.

Sur le marché des changes, le dollar s'est renforcé face à un panier de devises de référence avec un gain de 0,61%, s'éloignant d'un plus bas de plus de trois ans touché plus tôt. Le billet vert a néanmoins perdu plus de 1,4% sur la semaine, cinquième recul hebdomadaire en sept semaines.

De son côté, l'euro a perdu 0,77%, après avoir atteint son plus haut niveau depuis 2014 à 1,256 dollar.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat se sont apaisés, celui des Treasuries à 10 ans repassant nettement sous 2,9% après avoir touché jeudi un pic de quatre ans à 2,944%.

Une certaine nervosité persiste cependant sur les marchés avant une semaine qui sera marquée par la publication des comptes rendus des réunions monétaires de janvier de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne.

Sur le front pétrolier, les cours du Brent et du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) étaient orientés à la hausse, soutenus par la rebond des marchés actions et la faiblesse du dollar.

(Avec Sruthi Shankar, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)