(Actualisé avec volumes, dernier para)

* Le Dow a gagné 0,19%, le S&P-500 0,06% et le Nasdaq a cédé 0,08%

* La Fed confirme sa volonté de relever encore les taux en 2017

* Apple sanctionné pour les problèmes de sa nouvelle montre

par Sinead Carew

NEW YORK, 20 septembre (Reuters) - La Bourse de New York a fini dans le désordre mercredi mais avec de faibles variations après avoir été davantage freinée par la baisse d'Apple que par les annonces de la Réserve fédérale américaine, cette dernière ayant maintenu sa prévision d'une nouvelle hausse de taux d'ici la fin de l'année tout en lançant la réduction de son bilan.

L'indice Dow Jones a gagné 41,79 points (+0,19%), à 22.412,59, son septième record de clôture consécutif et neuvième séance de progression de rang.

Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 1,59 point, soit 0,06%, à 2.508,24, là encore un pic historique en clôture, le sixième sur les sept dernières séances. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a été particulièrement pénalisé par le recul d'Apple et a fini en baisse de 5,28 points (-0,08%) à 6.456,04.

Le Dow et le S&P-500 ont aussi touché des records en séance, à peine supérieurs à leurs niveaux de clôture, avant la publication du communiqué de la Fed.

La banque centrale américaine a maintenu son principal taux directeur inchangé et elle a confirmé qu'elle lancerait le mois prochain la réduction de son bilan, gonflé par les vastes rachats d'actifs effectués après la crise financière de 2007-2009. Cette double annonce était largement anticipée et les investisseurs attendaient surtout des indications sur le calendrier de hausse des taux.

La Fed a été plus agressive qu'ils ne le pensaient sur ce point. Elle a ainsi confirmé son intention de relever à nouveau ses taux d'ici la fin de l'année, alors que le marché en doutait au vu de la faiblesse de l'inflation.

La probabilité d'une hausse de taux en décembre est ainsi passée, au vu des anticipations des investisseurs, de 52% avant les annonces de la Fed à 72% juste après, selon le baromètre FedWatch de CME.

"UN MESSAGE UN PEU 'FAUCON'"

Janet Yellen a ensuite paru tempérer un peu la détermination affichée par la Fed en évoquant la possibilité d'un ajustement de la politique monétaire si cela s'avérait nécessaire pour ramener l'inflation vers 2%. Ces propos de la présidente de la Fed n'ont toutefois pas complètement altéré la tonalité générale du message transmis par la Réserve fédérale, qui a provoqué un raffermissement du dollar et une hausse des rendements des emprunts du Trésor américain.

Evoquant les prévisions individuelles de chaque responsable de la Fed en matière de niveaux des taux à l'avenir, Charlie Ripley, responsable de la stragégie d'investissement d'Allianz Investment Management, a constaté que "si l'on regarde la médiane pour 2017, elle est inchangée".

"Cela nous donne un peu plus confiance dans le fait qu'il y aura probablement une troisième hausse de taux en décembre", a-t-il dit. "Pour ce qui est de 2018, elle est aussi inchangée, dont il y a trois hausses prévues l'an prochain. Cela envoie un message un peu 'faucon' au marché sur le fait que la normalisation est bien engagée."

L'"indice dollar", qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de six devises, a gagné jusqu'à près de 1% avant de réduire légèrement sa progression. Il a atteint son plus haut niveau depuis le 5 septembre et a fini la journée sur sa deuxième plus forte hausse en pourcentage de l'année.

L'euro, lui, est revenu sous 1,19 dollar pour la première fois depuis une semaine.

Le rendement à 10 ans des Treasuries est passé en quelques minutes de 2,2375% à près de 2,29%, son plus haut niveau depuis fin juillet. Le rendement à deux ans a brièvement atteint 1,45% pour la première fois depuis 2009.

Les marchés actions ont moins vivement réagi, ces annonces profitant à certains secteurs comme les valeurs financières (+0,62%) et en pénalisant d'autres comme les services aux collectivités ("utilities") (-0,78%).

GENERAL MILLS DÉÇOIT AVEC SES RÉSULTATS

Apple, première capitalisation boursière mondiale, a finalement davantage pesé sur la séance en étant le principal frein à la progression du S&P-500 et du Nasdaq avec une baisse de 1,68% à 156,07 dollars, le titre ayant même évolué pendant un temps sous 155 dollars.

Réagissant à des informations du site The Verge, le fabricant de l'iPhone a admis des problèmes de connectivité dans certaines situations pour sa nouvelle Apple Watch, deux jours avant la date prévue pour sa commercialisation.

L'action 3M (-1,43%) a pour sa part particulièrement pesé sur le Dow Jones à la suite d'un abaissement de la recommandation de JPMorgan, passé à "sous-pondérer" sur le fabricant du Scotch et des Post-it.

Le groupe pharmaceutique Pfizer, principal soutien du S&P-500, a en revanche bénéficié d'un relèvement du conseil de Morgan Stanley, à "surpondérer", pour gagner 1,52%.

Western Digital a abandonné 3,95%, son consortium n'ayant finalement pas été retenu par Toshiba pour la reprise de sa lucrative activité de mémoires.

Le groupe agroalimentaire General Mills a quant à lui perdu 5,8% en raison d'un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes. Le titre a touché en séance un plus bas de plus de deux ans.

Le titre FedEx a en revanche atteint un record à 222,65 dollars avant de finir sur un gain de 2,08% à 220,50 dollars. Le spécialiste de la livraison de colis a publié un résultat trimestriel inférieur aux attentes et abaissé sa prévision de bénéfice annuel mais les investisseurs ont surtout retenu que, sans tenir compte de l'attaque informatique dont a été victime sa filiale néerlandaise TNT Express, il avait fait mieux qu'attendu sur la période juin-août.

Environ 6,7 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains, contre 6 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes. (Bertrand Boucey pour le service français, avec Marc Angrand)