"Profitant d'un environnement réglementaire plus favorable, les énergies renouvelables ont connu depuis le début de l'année un regain d'intérêt de la part des investisseurs. Le séisme au Japon et plus particulièrement l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, est venu confirmer cette tendance, accélérant significativement le rattrapage des titres liés au secteur. Les énergies renouvelables présentent aujourd'hui des perspectives intéressantes", affirment les gérants du fonds Ecosphère d'EdRAM.

"Malmenées depuis deux ans, les valeurs liées aux énergies renouvelables ont enregistré un rebond significatif depuis le début de l'année, profitant d'un contexte réglementaire plus favorable. En effet, la perspective de limites quantifiées à l'installation de panneaux photovoltaïques par le gouvernement allemand a semblé s'éloigner tandis que le rythme d'installation en Italie a atteint des records."

"Dès lors, les valeurs solaires ont progressé d'environ 5% entre début janvier et le 11 mars (date du tsunami au Japon). A titre d'exemple, Centrotherm photovoltaïque a enregistré une hausse de 13,5% sur cette période. Les titres éoliens ont obéi à la même tendance, Gamesa (producteur de turbines) et Acciona (développeur de fermes éoliennes) notamment affichant, au 11 mars, des progressions respectives de 12% et 33% depuis le début de l'année."

"L'accident nucléaire de Fukushima a généré une réflexion massive et globale sur la question du mix énergétique et de l'utilisation du nucléaire à des fins civiles, accélérant considérablement le rattrapage des titres liés aux énergies renouvelables. Ainsi, l'Allemagne, dont l'opinion publique était déjà fortement sensibilisée au danger nucléaire avant l'accident, a rapidement réagi. Angela Merkel a annoncé trois jours après la catastrophe que l'accord qui prévoyait une prolongation moyenne de douze ans de la durée de vie de dix-sept centrales (dont sept mises en service avant 1980) était suspendu pour une durée de trois mois, le temps de reconsidérer la politique énergétique du pays."

"A noter que plus du quart de la production d'électricité est, en Allemagne, d'origine nucléaire. De la même façon, l'Inde a déclaré un moratoire sur la construction de deux nouveaux réacteurs EPR en zone sismique. Face au risque nucléaire, la Chine a, elle aussi, redoublé de prudence. Ainsi, le gouvernement central a annoncé qu'il gelait toutes les demandes de permis de nouvelles centrales mais aussi qu'il procéderait à un examen exhaustif des réacteurs en construction ainsi que de ceux déjà existants."

"En outre, le douzième plan quinquennal, qui allouait une large part à l'énergie nucléaire, a été marginalement révisé en faveur des installations solaires. Pour autant, cette pause ne remet pas en cause la politique de long terme de la Chine en matière nucléaire, qui souhaite porter son nombre de réacteurs à 70 d'ici à 2020. Enfin, si des pays tels que la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne remettent également pas en cause leur choix énergétique, ils n'en ont pas moins décidé de procéder à un audit de leur parc nucléaire."

"De son côté, la Suisse a lancé un référendum sur la poursuite du nucléaire civil. Dans ce contexte, le secteur des énergies renouvelables a, après le 11 mars, bien réagi et a enregistré de très belles performances dans un contexte de marché pourtant baissier. Les principales valeurs en portefeuille ont ainsi progressé entre 20% et 46%. Nous demeurons optimistes sur la thématique dans la mesure où l'accident de Fukushima a mis à jour l'urgence de rouvrir le débat sur le mix énergétique. C'est aujourd'hui une question centrale compte tenu de la croissance de la demande énergétique mondiale, de la raréfaction des ressources fossiles, du réchauffement climatique et des émissions de gaz à effet de serre."

"Si l'énergie nucléaire présente des avantages économiques et stratégiques certains, cette catastrophe rappelle la nécessité de prendre en compte toutes les énergies disponibles, y compris solaire et éolienne. La question est de savoir quelles solutions alternatives privilégier et à quels coûts pour satisfaire les besoins en électricité. Il est intéressant de constater, à cet égard, que le ministre japonais de l'Industrie a récemment déclaré que le pays devait repenser toute sa politique énergétique et que cette réflexion passait nécessairement par l'installation de panneaux solaires."

"L'augmentation de la part des énergies renouvelables imposera des investissements dans le réseau et renchérira nécessairement le prix de l'énergie, incitant les entreprises à se tourner vers des solutions d'efficience énergétique. Tous les thèmes d'investissement du portefeuille sont donc au coeur du débat actuel. Enfin, les niveaux historiquement élevés du prix du pétrole constituent un élément très favorable, accélérant la convergence de coût entre énergies fossiles et renouvelables."