Ajoute marchés européens, commentaires d'analyste et valeurs

Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en net recul lundi (-1,80%), minée par des inquiétudes sur le secteur financier européen, à l'entame d'une semaine qui pourrait s'annoncer difficile.

L'indice CAC 40 a perdu 80,84 points, à 4.407,85 points, dans un volume d'échanges de 2,79 milliards d'euros. Vendredi, le marché Parisien avait reculé de 0,47%.

Parmi les autres marchés européens, Londres a terminé en baisse de 1,32% tandis que Francfort s'est replié de 2,19%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a terminé la séance en recul de 1,86%.

"C'est un début de semaine brutal lié à une accumulation de nouvelles négatives sur le marché", commente auprès de l'AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

La cote Parisienne a ouvert dans le rouge avant d'accentuer rapidement sa baisse, fragilisée par le secteur financier après une chute de l'action Deutsche Bank. La valeur a reculé à des niveaux jamais atteints à la Bourse de Francfort, après des rumeurs selon lesquelles Berlin aurait refusé toute aide au géant allemand menacé par une amende record aux Etats-Unis.

"La litanie des problèmes légaux suscite des questions sur la santé de l'un des plus gros prêteurs européens, et sur une possible contagion au secteur bancaire européen", note Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

"Cela met une forte pression sur le secteur bancaire. Toutes les banques européennes sont à la baisse aujourd'hui", ajoute M. Baradez.

Ces tensions viennent s'ajouter à des inquiétudes après la décision de la Fed la semaine dernière d'un statu-quo monétaire, selon l'analyste.

"Le marché s'interroge car il n'y a pas de relais de soutien" auprès des banques centrales, estime M. Baradez.

Les investisseurs craignent que "l'inaction de la Fed marque peut-être des craintes de la Réserve fédérale sur l'économie", poursuit-il.

Dans ces conditions, "la semaine pourrait être douloureuse, avec un retour fort de la volatilité", prévient-il.

Par ailleurs, le marché a eu peu de statistiques à se mettre sous la dent, hormis le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands. Celui-ci a signé une progression surprise en septembre après un net recul en août, sans pour autant parvenir à inverser la tendance. Outre-Atlantique, les ventes de maisons neuve ont reculé moins que prévu en août après avoir atteint en juillet leur plus haut niveau en près de neuf ans.

Du côté des valeurs, les financières ont fini mal orientées à l'image de Crédit Agricole (-2,74% à 8,63 euros), BNP Paribas (-3,27% à 45,42 euros), Société Générale (-2,95% à 30,95 euros) et Axa (-4,45% à 18,89 euros).

Les valeurs liées au pétrole ont aussi été à la peine dans un contexte d'interrogations, les membres de l'Opep devant se retrouver mercredi en marge du Forum de l'Energie à Alger avec l'objectif affiché de trouver un accord sur la limitation de la production. Total a reculé (-1,89% à 41,73 euros), tout comme Technip (-0,74% à 51,11 euros), CGG (-2,85% à 22,12 euros) et Vallourec (-3,87% à 3,88 euros).

Alstom a lâché 1,65% à 23,61 euros, à l'orée d'une semaine probablement décisive pour le site de Belfort menacé de quasi-fermeture.

EDF a perdu 1,26% à 10,55 euros, alors que l'électricien a relativisé l'importance de 20 anomalies annoncées vendredi par l'Autorité de sûreté nucléaire sur le réacteur nucléaire nouvelle génération EPR en construction à Flamanville.

Spir (-15,76% à 4,17 euros) a été plombé par l'engagement de la cession de sa filiale CarBoat Media qui gère le portail de petites annonces LaCentrale.fr et l'entrée en négociation pour en vendre deux autres, Adrexo et Regicom.

Parrot (-14,92% à 11,06 euros) a été pénalisé par l'annonce d'une révision à la baisse de ses objectifs, qui ne lui "permettra pas de dégager une croissance globale" pour l'exercice 2016.

Faiveley Transport a gagné 1,50% à 97,90 euros après l'annonce d'un contrat avec le constructeur suisse Stadler Pankow pour équiper une centaine de voitures destinées au réseau interurbain S-Bahn de Berlin.

Alten a pris 2,09% à 63,58 euros, soutenu par un maintien de recommandation à "acheter" par Berenberg.

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