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Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en repli mardi (-0,70%), le marché étant perturbé par des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, jugés moins accommodants que ce que les investisseurs attendaient.

L'indice CAC 40 a cédé 37,17 points à 5.258,58 points, dans un volume d'échanges de 3,7 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,56%.

La cote Parisienne a débuté dans le rouge sans parvenir ensuite à changer d'orientation, lors d'une journée essentiellement marquée par les banques centrales.

Lors de la quatrième édition du forum annuel de la BCE, son président a estimé que la confiance revenait en Europe, un discours vu par les analystes comme l'amorce prudente d'un virage monétaire.

"La tendance du marché s'est dessinée ce matin avec des propos de Mario Draghi un peu plus durs, lorsqu'il a parlé de la reprise de l'économie en zone euro qui monte en puissance", relève auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

"Il a estimé qu'il y a plus de facteurs favorables à l'inflation, un discours qui a un peu surpris le marché. Mario Draghi n'a rien dit de révolutionnaire mais le ton et les mots employés ont été jugés comme étant un peu plus durs en termes de politique monétaire que ceux que l'on a l'habitude d'entendre", analyse le spécialiste.

Ces déclarations ont motivé un renforcement de l'euro, et mis sous pression les taux d'intérêt en zone euro, sur fond d'anticipations d'une hausse de l'inflation.

"La hausse de l'euro a pu pénaliser le CAC dans son ensemble", ajoute M. Tuéni.

- Bancaires dopées -

Par ailleurs, rappelle-t-il, "il y a un peu d'attentisme avant le discours de la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen attendu dans la soirée, qui pourrait aussi apporter quelques mouvements".

Du côté des indicateurs, l'agenda a surtout été américain, avec les prix des logements qui ont ralenti leur progression en avril et un léger rebond de la confiance des consommateurs en juin.

Sur le front des valeurs, L'Oréal a cédé 2,12% à 191,20 euros, reprenant son souffle au lendemain d'une séance très dynamique et alors que le groupe a annoncé la signature du contrat de cession de sa marque britannique The Body Shop au groupe brésilien Natura Cosméticos, une opération valorisée 1 milliard d'euros.

Le secteur bancaire a au contraire été soutenu par les déclarations de Mario Draghi, Société Générale gagnant 1,55% à 47,30 euros, comme Crédit Agricole (+1,22% à 14,10 euros) et BNP Paribas (+1,70% à 62,65 euros).

Le secteur automobile a fini sous pression, à l'image de Valeo (-3,38% à 59,37 euros), Faurecia (-3,83% à 44,85 euros), Peugeot (-1,41% à 17,81 euros) ou Renault (-0,67% à 80,04 euros). Lundi, Chuck Stevens, le directeur financier du géant automobile américain General Motors, a estimé que le marché était probablement en voie de ralentissement.

Sopra Steria a reculé de 4,41% à 141,05 euros dans la foulée de l'annonce du rachat prochain du suédois Kentor.

Eiffage a souffert pour sa part (-2,08% à 82,81 euros) d'un abaissement de sa recommandation à "neutre" par HSBC.

Air France KLM a profité à l'inverse (+4,72% à 12,21 euros) du relèvement de la sienne à "surperformer" par RBC.

Ubisoft a cédé 2,79% à 50,60 euros. La famille Guillemot a légèrement augmenté son contrôle du capital de l'éditeur de jeux vidéo et franchi le seuil de 20% des droits de vote.

Areva s'est apprécié de 0,99% à 4,40 euros, aidé par l'obtention de plusieurs contrats, d'une valeur totale de 560 millions de dollars, auprès de quatre centrales américaines.

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