Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé dans le rouge (-0,32%) jeudi, le marché étant freiné par l'appréciation de l'euro face au dollar, après le discours du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi.

L'indice CAC 40 a cédé 16,85 points à 5.199,22 points dans un volume d'échanges modéré de 3,4 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,83%.

La cote Parisienne a ouvert dans le vert, progressant une bonne partie de la journée avant de changer de cap sur fond d'appréciation de l'euro, un phénomène pesant sur les sociétés exportatrices.

L'événement majeur de la semaine, la réunion de politique monétaire de la BCE, a pourtant rassuré dans un premier temps les investisseurs quant à la volonté de l'institution de Francfort de conserver un certain niveau de soutien monétaire, question qui avait agité les marchés récemment.

Mario Draghi a en effet insisté ce jeudi sur le fait que l'inflation en zone euro n'avait pas encore atteint le niveau voulu par la BCE, ajoutant qu'il fallait donc se montrer "patient" avant d'envisager tout changement de cap de la politique monétaire.

"Son discours est plutôt accommodant, assez souple quant à la réduction du plan d'achats d'actifs, plan qui sera soit maintenu soit accentué si nécessaire", explique à l'AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille de Mirabaud France.

"Ce message aurait dû être bien perçu par le marché, et la réaction la plus étonnante concerne l'euro face au dollar. L'euro qui commençait à se déprécier est reparti dans l'autre sens dès le début de l'intervention de Mario Draghi", ajoute le spécialiste.

"Les indices boursiers européens ont connu une forte volatilité alors que M. Draghi a indiqué que le programme d'achats de dette ne sera pas modifié maintenant, mais qu'il pourrait être l'objet de discussions en septembre", a noté de son côté David Madden, analyste chez CMC Markets.

"Le marché n'aime pas l'incertitude, et cela laisse un peu d'incertitude" quant au tempo de la réduction du programme d'achats d'actifs, résume M. Rozier.

- Plongeon d'Air France-KLM -

Si l'essentiel de la journée était consacré aux banquiers centraux, quelques indicateurs ont aussi animé la séance.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé plus fortement que prévu aux Etats-Unis, tandis que l'activité manufacturière de la région de Philadelphie a de nouveau ralenti son rythme de progression en juillet, restant toutefois en territoire positif pour le douzième mois consécutif.

Sur le front des valeurs, Air France a chuté de 8,31% à 12,37 euros, entraîné à la baisse comme d'autres compagnies européennes après la déception des analystes sur les résultats d'Easyjet.

Publicis a quant à lui profité (+4,60% à 66,83 euros) d'un retour à la croissance organique à l'issue du premier semestre et table sur une amélioration de son activité pour l'année en cours.

Rémy Cointreau a reculé de 2,31% à 101,30 euros sous le coup de prises de bénéfices après un chiffre d'affaires certes en hausse sur son premier trimestre décalé (avril-juin), mais conforme aux attentes.

Ingenico a décollé de 5,05% à 86,68 euros, soutenu par un chiffre d'affaires en hausse de 8% au premier semestre.

Korian a cédé 4,74% à 27,44 euros. Si le groupe a annoncé une hausse de 5,1% de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre, il a néanmoins vu un ralentissement de son activité en Allemagne.

Mersen a à l'inverse bondi de 9,31%, à 32,76 euros, grâce au relèvement de ses prévisions de croissance organique et de marge opérationnelle courante en 2017, à la faveur d'un premier semestre meilleur que prévu.

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