Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris rebondissait (+1,19%) vendredi matin, aidée par le redressement tardif de Wall Street la veille, effaçant une partie de la baisse de 3% de jeudi, causée par des craintes d'un nouvel enlisement du conflit commercial sino-américain.

A 09H26 (08H29 GMT), l'indice CAC 40 gagnait 56,74 points à 4.837,20 points. La veille, il avait fini en très forte baisse de 3,32%.

"C'est l'une des spécialités boursières de l'Europe: les indices prennent plein pot la baisse de Wall Street dans un premier temps, s'autorisant même à chuter davantage puis récupèrent seulement une partie du terrain" quand les indices américains se reprennent, rappele une note du courtier Aurel BGC.

A Wall Street jeudi, le Dow Jones, n'a finalement cédé que 0,32% à 24.947,67 points, après avoir perdu jusqu'à 3,14% en cours de séance, dans le sillage de l'arrestation au Canada, sur demande des Etats-Unis, d'une haute dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, suscitant l'ire de Pékin.

Les investisseurs américains ont en effet été rassérénés ensuite par un article du Wall Street Journal prédisant que la Réserve fédérale américaine (Fed) allait augmenter ses taux moins vite en 2019.

La Fed pourrait envisager de réduire le rythme de son cycle de relèvement des taux après décembre, a commenté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Mais "tant que l'horizon boursier restera lourdement obscurci par le risque politique, avec une prédominance en ce moment de la guerre commerciale qui a franchi une nouvelle étape avec l'arrestation de la directrice financière de Huawei", un retour durable à la hausse de la Bourse est exclu, selon une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

En France, la production industrielle a augmenté de 1,2% sur un mois en octobre, rebondissant après la baisse de 1,6% en septembre, mais en Allemagne, elle a reculé de 0,5%, après la petite hausse (+0,1%) de septembre, qui a été révisée en baisse.

Le déficit commercial de la France s'est pour sa part réduit en octobre de 1,4 milliard d'euros pour tomber à 4,1 milliards d'euros, grâce à la hausse des exportations.

Les principales autres statistiques du jour viendront des Etats-Unis avec l'emploi pour novembre et les crédits à la consommation pour octobre mais devraient réserver peu de surprises et avoir une influence faible sur Bourse tout comme "sur la politique monétaire de la Fed", a cependant estimé Cristopher Dembik.

A Vienne, l'Opep retrouve vendredi ses partenaires, dont la Russie, pour débattre d'une possible baisse commune de leur production de pétrole afin d'enrayer la chute des cours depuis deux mois, alors que le cartel a échoué jeudi à s'accorder sur le sujet.

Les pétrolières dans le rouge, la tech remonte

Sur le front des valeurs, le secteur pétrolier souffrait sur fond de recul des cours du brut. TechnipFMC perdait 3,00% à 18,58 euros, Vallourec cédait 1,46% à 1,89 euros et CGG se repliait de 1,61% à 1,22 euros.

Les valeurs technologiques, en première ligne du décrochage des indices jeudi, regagnaient en revanche un peu du terrain perdu. Soitec montait de 1,35% à 49,60 euros tandis que STMicroelectronics prenait 0,78% à 12,21 euros et qu'Atos gagnait 2,66% à 69,46 euros.

Renault grappillait 0,44% à 57,64 euros. Le bureau des procureurs de Tokyo a décidé d'inculper Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan soupçonné d'avoir dissimulé une partie de ses revenus, ainsi que le groupe Nissan en tant qu'entité morale, rapporte vendredi le quotidien économique Nikkei.

Air France progressait de 1,16% à 9,27 euros alors qu'une nouvelle équipe a été élue jeudi à la tête du SNPL Air France, premier syndicat de pilotes au sein de la compagnie française, au moment où des négociations propres aux pilotes sont en cours avec la direction.

Vinci prenait 1,97% à 72,38 euros. Eurovia, sa filiale de travaux routiers a remporté dans le cadre d'un groupement un contrat de 403 millions de dollars (354 M EUR) aux Etats-Unis.

La cotation de Rougier était suspendue. Francis Rougier, déjà directeur général du groupe, va prendre les pleins pouvoirs du négociant français en bois, en difficulté en raison de ses activités en Afrique, selon un communiqué diffusé jeudi.

Oeneo prenait 1,84% à 8,30 euros alors que le fabricant français de bouchons et tonneaux a annoncé jeudi soir une forte baisse de son bénéfice 2018-2019 au premier semestre, un recul imputable en premier lieu à une flambée des coûts du liège.

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