Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait en petite baisse jeudi matin (-0,43%), digérant les annonces sur la future réforme fiscale américaine ainsi que de très nombreux résultats d'entreprises, tout en attendant la réunion de la BCE.

A 10H15 (08H15 GMT), l'indice CAC 40 lâchait 22,57 points à 5.265,31 points. La veille, il avait fini en petite hausse de 0,19%, signant un nouveau plus haut en clôture depuis janvier 2008.

"Les marchés sont désormais habitués aux saillies protectionnistes de l'administration Trump et ne sont pas davantage perturbés par le caractère assez irréaliste de la réforme fiscale présentée (mercredi) soir, qui risque le même sort que la réforme de la santé tant qu'elle n'est pas financée", ont commenté dans une note les stratégistes du courtier Aurel BGC.

La cote parisienne restait en effet circonspecte, dans le sillage d'une clôture sans tendance de Wall Street mercredi, les investisseurs ayant été quelque peu déçus par le manque de détails et de surprises du plan de réforme fiscale dévoilé par le gouvernement américain.

"Le problème, c'est que (cette réforme fiscale) risque de ne jamais voir le jour car elle n'est pas du tout financée... D'où la baisse des marchés américains en fin de séance", ont poursuivi les stratégistes de Aurel BGC.

Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, et le conseiller économique, Gary Cohn, ont présenté à la presse mercredi non pas un plan détaillé mais une seule page, avec trois grands principes: une baisse de l'impôt sur les sociétés de 35% à 15%, une réduction de 7 à 3 du nombre de tranches de l'impôt sur le revenu des particuliers et, enfin, une suppression de presque toutes les possibilités de déductions fiscales.

Mais les investisseurs étaient surtout tournés ce jeudi vers la réunion de politique monétaire de la BCE, même si de l'avis de nombreux analystes, l'enjeu était limité.

"Selon Bloomberg, seulement 17% des économistes s'attendent à ce que l'institution altère la conduite de sa politique monétaire et seulement 33% considèrent qu'il y aura modification de la perception des risques. Pour ainsi dire, l'allocution de Mario Draghi sera quasiment un non-événement même si les investisseurs ne manqueront pas d'être à l'affût du moindre indice concernant l'évolution des prochains mois", a commenté Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"Les investisseurs parient de plus en plus sur une inflexion du discours en juin, lorsque la présidentielle française sera passée", ont précisé de leur côté les stratégistes du courtier Aurel BGC.

Alors que la séance s'annonce particulièrement chargée sur le front des valeurs, avec de très nombreux résultats d'entreprises, elle comptera également d'importants indicateurs, en tête desquels la confiance économique et celle des consommateurs en zone euro pour le mois d'avril.

Aux Etats-Unis, le marché guettera les commandes de biens durables pour le mois de mars, les promesses de vente de logements pour ce même mois et les demandes hebdomadaires d'allocation chômage.

- Flopée de résultats -

Sur le front des valeurs, Nokia grimpait de 5,45% à 5,25 euros, prenant la tête du CAC 40 grâce à une réduction de 20% de sa perte nette au premier trimestre par rapport à celle de l'an dernier.

Alten progressait quant à lui de 3,97% à 74,55 euros, dopé par un chiffre d'affaires en hausse de 18% au premier trimestre, à 497,3 millions d'euros.

Ipsen montait également (+2,55% à 102,45 euros), profitant de l'annonce d'un chiffre d'affaires en croissance de 21%, à 438 millions d'euros au premier trimestre, grâce au dynamisme persistant de sa division de médecine de spécialité.

Hermès prenait 1,13% à 437,60 euros, soutenu par un bond de 13,5% de ses ventes au premier trimestre, à 1,35 milliard d'euros, grâce notamment à la bonne performance de son activité phare de maroquinerie-sellerie.

TechnipFMC lâchait en revanche 2,74% à 28,97 euros, sans profiter de l'annonce d'un bénéfice net de 190,8 millions de dollars (174,95 millions d'euros) au premier trimestre.

Zodiac Aerospace reculait de 3,94% à 21,43 euros alors que, selon BFM TV, l'équipementier aéronautique pourrait renoncer à sa cession à Safran (-0,03% à 75,98 euros) en cas de réduction du prix de l'opération.

Airbus perdait 0,80% à 73,50 euros alors que le constructeur aéronautique a vu son bénéfice net progresser de 52% au premier trimestre, à 608 millions d'euros, grâce à la cession bouclée en février de son entité Defence Electronics.

Par ailleurs, le patron d'Airbus, Tom Enders, figure parmi les personnes visées par une enquête en Autriche pour des faits de corruption et de fraude présumés sur la vente d'avions de combat Eurofighter.

Scor souffrait (-2,76% à 35,27 euros) de la publication d'un bénéfice net pour le premier trimestre en baisse de 18% sur un an, lesté principalement par un élément exceptionnel lié à une décision de justice au Royaume-Uni.

Ingenico reculait de 2,26% à 85,45 euros après que le fabricant français de terminaux de paiement a publié un chiffre d'affaires en hausse de 8% au premier trimestre, à 594 millions d'euros.

Valeo progressait en revanche de 0,59% à 66,07 euros, profitant de la publication d'un chiffre d'affaires en hausse de 22% pour le premier trimestre, à 4,77 milliards d'euros, fruit d'une forte progression des ventes mais aussi de l'intégration de sociétés récemment acquises.

STMicroelectronics s'appréciait de 1,28% à 14,69 euros grâce à la publication d'un bénéfice net de 108 millions de dollars au premier trimestre, après une perte de 41 millions un an plus tôt.

Marie Brizard dégringolait de 6,21% à 13,13 euros alors le groupe français de spiritueux a vu son bénéfice net bondir de 17,7% en 2016 mais a reculé de deux ans, à 2020, la réalisation des objectifs de croissance de son plan stratégique.

afp/rp