Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris baissait légèrement lundi matin (-0,42%), les investisseurs optant pour la prudence face aux doutes entourant la situation turque.

A 09H26 (07H26 GMT), l'indice CAC 40 perdait 22,64 points à 5.392,04 points. Vendredi, il avait fini en net recul de 1,59%.

Ce démarrage en petit repli s'inscrit "dans le sillage des doutes qui entourent le dossier turc et l'évolution de la livre", ont estimé les experts de Mirabaud Securities Genève.

"Si le risque de contagion (notamment vers les pays émergents) est pour l'instant maîtrisé, la situation ne doit surtout pas tirer en longueur", ont-ils averti.

La livre turque a brutalement chuté vendredi sur fond de crise diplomatique entre la Turquie et les Etats-Unis, secouant les marchés des changes et les Bourses européennes.

"La voici notre crise du mois d'août", ont commenté les analystes du courtier Aurel BGC.

"Nous ne sommes pas convaincus qu'elle pèsera durablement sur les marchés européens ou sur Wall Street car le poids économique de la Turquie n'est pas celui de la Chine. Néanmoins, la Turquie n'est pas non plus un poids plume", ont-ils détaillé.

Valeurs bancaires dans le rouge

Sur les marchés européens, les valeurs bancaires ont été particulièrement affectées.

"On dirait que le système bancaire de l'eurozone est prêt à subir une autre période de tourmente, étant donné que l'exposition à la Turquie de certaines banques espagnoles et françaises pourrait nuire à la confiance en la région", a commenté David Madden, un analyste de CMC Markets.

"Les banques turques qui ont emprunté en euros pourraient avoir des difficultés à rembourser leurs emprunts", a-t-il précisé.

La banque centrale de Turquie a toutefois annoncé lundi qu'elle prendrait "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la stabilité financière, et affirmé notamment qu'elle fournirait "toutes les liquidités nécessaires aux banques".

En dehors de la géopolitique, les investisseurs auront peu d'actualité à se mettre sous la dent.

Du côté des indicateurs, l'agenda était relativement vide, mis à part le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

En matière de valeurs, les titres bancaires étaient à nouveau mal orientés, mais ils reculaient moins que vendredi. Crédit Agricole baissait de 1,31% à 12,02 euros, BNP Paribas de 1,07% à 52 euros et Société Générale de 1,17% à 35,80 euros.

Le secteur technologique poursuivait également son repli, STMicroelectronics perdait 1,33% à 17,79 euros, Soitec 1,72% à 65,80 euros.

De même, les valeurs minières évoluait encore dans le rouge, à l'instar d'ArcelorMittal (-0,97% à 26,42 euros) et d'Eramet (-1,39% à 81,55 euros).

Air France-KLM lâchait 2,97% à 8,68 euros, après des déclarations de Philippe Evain, président du premier syndicat de pilotes de la compagnie aérienne française, qui a affirmé que le futur PDG du groupe devra reprendre la négociation avortée sur les salaires "ou alors il y aura quinze jours de grève".

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