Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris s'affichait en léger repli (-0,35%) mercredi à la mi-journée, les investisseurs se montrant prudents après les propos tenus la veille par Mario Draghi et avant des chiffres très attendus sur les stocks américains de pétrole.

A 12H06 (10H06 GMT), l'indice CAC 40 perdait 18,51 points à 5.240,07 points dans un volume d'échanges de 1,3 milliard d'euros. La veille, il avait fini en repli de 0,70%.

La cote Parisienne, qui a ouvert en baisse, a creusé ses pertes en début d'échanges avant de regagner du terrain dans la foulée de bons indicateurs européens, même si elle restait entravée par les propos du président de la BCE Mario Draghi ainsi que par des inquiétudes autour du pétrole.

En zone euro, les crédits accordés par les banques aux ménages et entreprises de la région ont enregistré en mai une croissance stable sur un mois, selon un chiffre publié mercredi par la Banque centrale européenne (BCE).

La croissance de la masse monétaire M3, agrégat utilisé par la BCE comme un indicateur avancé de l'inflation, a quant à elle légèrement accéléré en mai, à 5%, après 4,9% en avril.

"Mario Draghi s'est livré hier à un numéro d'équilibriste que les marchés ont eu du mal à décrypter. Il a souligné +le caractère potentiellement trop accommodant de la politique monétaire au regard de la dynamique de croissance et d'inflation+ que certains ont compris comme l'annonce d'une réduction des achats d'actifs à partir de janvier 2018", a résumé dans une note Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Dans ce contexte, "le rebond du pétrole n'a pas profité aux marchés, trop préoccupés par les discours des deux principaux banquiers centraux de la planète", ont observé pour leur part les stratégistes du courtier Aurel BGC.

Outre M. Draghi, la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen s'est en effet également exprimée mardi depuis Londres, où elle "a jugé que les valorisations boursières étaient assez élevées", ont-ils complété.

Du côté des indicateurs, en dehors des chiffres sur les stocks américains de brut, qui seront scrutés avec une attention particulière, les investisseurs auront aussi à digérer aux Etats-Unis les promesses de ventes de logements anciens pour le mois de mai.

- Legrand en tête du CAC -

En France, le moral des ménages s'est de nouveau amélioré en juin pour atteindre son plus haut niveau en dix ans.

Sur le front des valeurs, Legrand se hissait en tête du CAC 40 (+3,14% à 64,33 euros) après que le fabricant français de matériel électrique a annoncé le rachat de l'américain Milestone, spécialiste des infrastructures numériques, valorisé 950 millions de dollars (835 millions d'euros).

EDF se repliait de 0,75% à 9,67 euros alors que le couvercle de la cuve de l'EPR de Flamanville, exploité par EDF et construit par Areva (+0,16% à 4,41 euros), concentre toujours les doutes, après la réunion d'un groupe d'experts mardi, qui doit servir au gendarme du nucléaire pour rendre une première décision attendue dans la semaine.

BNP Paribas gagnait 1,29% à 63,46 euros, ne pâtissant visiblement pas du fait que sa filiale immobilière, BNP Paribas Real Estate, a été touchée par la vague de cyberattaques mondiales survenue mardi.

Société Générale progressait pour sa part de 1,07% à 47,81 euros alors que la banque a annoncé mercredi avoir cédé sa participation de 5,3% dans la banque géorgienne TBC Bank Group PLC, pour 42,7 millions de livres sterling (environ 48,1 millions d'euros).

Soitec, en queue du SBF 120, décrochait de 5,46% à 55,97 euros alors que ses trois actionnaires de référence, Bpifrance, le CEA Investissement et NSIG, ont annoncé qu'ils allaient chacun céder 2,5% du capital du groupe via un placement privé.

EuropaCorp perdait 4,41% à 3,90 euros, pénalisé par une perte record de 119,9 millions d'euros en 2016/2017 à cause de difficultés aux Etats-Unis, mais elle mise sur le succès de "Valérian" pour renouer avec les bénéfices dès cette année.

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