Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris conservait sa réserve (-0,21%) jeudi malgré l'ouverture en hausse de Wall Street et alors que la BCE a, comme attendu, laissé ses taux inchangés mais nettement relevé ses prévisions de croissance de 2017 à 2019.

A 15H06 (14H06 GMT), l'indice CAC 40 perdait 11,28 points à 5.388,17 points, dans un volume d'échanges de 1,7 milliard d'euros. La veille, il avait fini en recul de 0,51%.

La cote Parisienne a débuté légèrement dans le rouge et s'est ensuite maintenue en territoire négatif.

"Comme prévu, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé ses taux d'intérêt inchangés et n'a pas fourni de nouveaux éléments sur la fin de son programme d'achats d'actifs", a observé dans une note Neil Wilson, un analyste d'ETX Capital.

En revanche, l'institution de Francfort a donné "une évaluation plus optimiste de la croissance dans la zone euro, couplée avec une perspective légèrement revue à la hausse pour l'inflation", a-t-il complété.

Le produit intérieur brut de la zone euro devrait croître de 2,4% en 2017, 2,3% en 2018 et 1,9% en 2019, contre respectivement 2,2%, 1,8% et 1,7% dans les dernières projections de la BCE en septembre, a annoncé à la presse le président de la BCE, Mario Draghi.

L'institution de Francfort a également légèrement relevé son pronostic d'évolution des prix pour 2018, à 1,4% contre 1,2% auparavant, tout en gardant inchangées ses estimations pour 2017 et 2019, toutes deux à 1,5%.

Mais en dévoilant une première prévision à 1,7% d'inflation en 2020, très attendue par les observateurs, la BCE laisse entendre que le retour de l'inflation dans les clous de son mandat, soit à proximité des 2%, prendra du temps.

De son côté, la Banque d'Angleterre (BoE) a également opté pour le statu quo avec un taux directeur maintenu à 0,50%.

- L'automobile bien orientée -

Sur le front des indicateurs, la croissance de l'activité privée dans la zone euro s'est accélérée en décembre, mais cela n'a pas suffi à la cote Parisienne pour se redresser franchement.

Aux États-Unis, les prix des produits importés ont connu leur plus forte hausse (+0,7%) depuis au moins un an en novembre tandis que les ventes au détail ont bondi (+0,8%) au-delà des prévisions des analystes ce même mois, ce qui a soutenu la Bourse de New York à l'ouverture.

Par ailleurs, toujours outre-Atlantique, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en nette baisse, contredisant les prévisions des analystes, selon les chiffres officiels publiés jeudi par le département du Travail.

En matière de valeurs, Gemalto prenait 0,29% à 47,14 euros après avoir rejeté l'offre de rachat "non sollicitée et conditionnelle" de 4,3 milliards d'euros présentée par le groupe informatique Atos (-2,39% à 130,55 euros).

Dans le secteur automobile, Renault montait de 0,91% à 85,63 euros et Peugeot de 2,09% à 17,34 euros. Alors que le marché automobile européen a progressé de 5,9% en novembre, les immatriculations du groupe PSA ont bondi de 83,3% et celles de Renault ont progressé de 10,1%.

Dassault Aviation reculait de 2,08% à 1.323,1 euros dans la foulée de l'annonce de l'abandon du programme d'avion d'affaires Falcon 5X en raison des retards de Safran (-1,48% à 86,31 euros) dans le développement du moteur de l'appareil, et le lancement d'un nouvel avion en remplacement.

Nexans était pénalisé (-7,52% à 47,95 euros) par un abaissement de sa recommandation à "neutre" par Barclays.

Airbus était proche de l'équilibre (+0,15% à 86,38 euros). Le conseil d'administration du groupe se réunit jeudi dans une ambiance délétère sur fond d'affaires et de spéculations quant à un départ de son tandem de direction franco-allemand, qui font craindre une déstabilisation du géant aéronautique.

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