Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris était toujours secouée vendredi après-midi (-6,97%) après la déflagration provoquée par la victoire du Brexit, à l'unisson des marchés mondiaux et dans le sillage d'une chute de Wall Street à l'ouverture.

A 15H45 (13H45 GMT), l'indice CAC 40 perdait 311,16 points à 4.154,74 points, dans un volume d'échanges très élevé de plus de 8 milliards d'euros.

Le marché Parisien s'est effondré brièvement de plus de 10% en début de séance. Il évoluait désormais au plus bas depuis mi-février, mais restait au-dessus de ses points bas annuels autour de 3.900 points, tandis que Wall Street chutait à l'ouverture.

Après la publication vendredi matin des résultats du référendum britannique, en faveur d'une sortie de l'Union européenne, "les marchés financiers ont réagi très négativement avec un effondrement de la Livre et un plongeon des actifs risqués dans le monde", constatent les économistes du bancassureur ING.

L'indice Parisien avait fortement progressé ces derniers jours, les investisseurs anticipant, à tort, un maintien du Royaume-Uni dans l'UE.

Les Britanniques ont décidé de quitter l'UE, un désaveu cinglant à 60 ans de construction européenne qui a poussé à la démission le Premier ministre conservateur David Cameron.

Selon les résultats définitifs publiés vendredi matin, 51,9% des électeurs ont voté pour le Brexit lors du référendum de la veille, marqué par une participation importante (72,2%).

Le secteur financier, qui avait progressé ces derniers jours, était particulièrement touché. Parmi les valeurs bancaires, BNP Paribas chutait de 16,00%, Crédit Agricole de 12,94% et Société Générale de 19,54%.

Les investisseurs étaient désormais à l'affût des réactions de banques centrales et responsables politiques.

Les ministres des Finances et présidents des banques centrales du G7 ont mis en garde contre les possibles "effets néfastes" sur la stabilité économique des mouvements de change "excessifs" après le choc du "non" britannique.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a quant à elle assuré être prête à fournir des liquidités en dollars aux autres banques centrales pour faire face aux "pressions" qui pourraient surgir sur les marchés financiers après le Brexit.

"Le vote surprise au Royaume-Uni en faveur d'une sortie de l'Union européenne a mis plus de pression sur la Banque centrale européenne pour qu'elle fournisse un soutien supplémentaire", estiment de leur côté les économistes de Capital Economics.

La Banque centrale européenne (BCE) considère que "le système bancaire de la zone euro est résistant en termes de capitaux et de liquidités" mais elle s'est dite prête à intervenir pour prévenir un assèchement des liquidités.

En dehors des banques, l'ensemble des valeurs étaient sanctionnées, à l'image de PSA (-13,9%), Renault (-13,88%), ArcelorMittal (-13,00%) et Schneider Electric (-9,03%).

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