Le vice-président de la Commission, Jyrki Katainen, a débattu de la proposition de fonds pour des investissements stratégiques avec les députés de la commission des affaires économiques et monétaires

Selon les estimations de la Commission, le plan Juncker pour un fonds européen d'investissements stratégiques créera 1,3 million d'emplois. C'est ce qu'a déclaré le commissaire en charge de la croissance et de l'emploi, Jyrki Katainen, lors d'un débat en commission des affaires économiques et monétaires, lundi. Si des projets subissent des pertes, la part publique de leur financement sera la première touchée. "C'est pourquoi ils sont intéressants pour les investisseurs privés", a-t-il expliqué.


Faire preuve de courage


Les députés ont fait part de leurs inquiétudes quant aux risques associés au fonds - qui devrait déboucher sur 315 milliards d'euros en investissements -, à ses éventuelles conséquences sur le budget de l'UE, au traitement favorable du pacte de stabilité et de croissance pour les investissements nationaux, et à la sélection des projets. M. Katainen a défendu l'approche "à risque" de la Commission, expliquant que les liquidités sur le marché sont suffisantes mais qu'il existe un manque d'investissement dans le secteur privé. "Sans un 'mécanisme de première perte', le fonds ne pourrait pas décoller", a-t-il souligné.


Des investissements conformes aux politiques européennes


La nature des projets devrait être conforme aux politiques de l'UE, a déclaré M. Katainen. Il a par exemple mentionné des investissements pour développer des technologiques telles que l'énergie solaire ou des villes intelligentes, des projets pour le marché unique comme les réseaux numériques et l'union des marchés de capitaux, ainsi que des projets pour lutter contre le changement climatique.


La pénurie d'investissements est causée par un manque d'offre et de demande, a affirmé M. Katainen, ajoutant que "certains États membres ne sont pas assez compétitifs". Cependant, certains pays de l'UE ont également décidé de réduire les dépenses publiques, ce qui a eu des conséquences négatives sur les investissements à l'échelle européenne. "Dans un monde idéal, les investissements seraient 300 milliards d'euros plus élevés que maintenant", a-t-il confié.


Choisir des projets "non politiques"


La sélection des projets ne sera pas politique, a déclaré M. Katainen. "Le comité d'investissement effectuera la sélection de manière indépendante. Le conseil des gouverneurs de la Banque européenne d'investissements donnera ensuite son accord. Mais à ce stade, aucune influence politique n'entrera en jeu", a-t-il garanti aux députés.


Traitement favorable


Répondant aux inquiétudes des députés sur le "traitement favorable" proposé dans le cadre des limites du pacte de stabilité et de croissance pour les investissements nationaux via le fonds, il a affirmé que les pays qui présentent un déficit de plus 3% du PIB pourrait gagner une certaine marge de manœuvre si leur gouvernement décide d'entreprendre les réformes structurelles nécessaires. Il n'a pas été jusqu'à dire que l'approbation parlementaire de telles réformes serait aussi une condition préalable.


Les députés ont demandé à M. Katainen pourquoi la Banque centrale européenne ne pourrait pas soutenir directement les investissements. En réponse, il a mentionné ses projets d'achat de titres adossés à des actifs. "Les prêts aux PME pourraient être achetés dans le cadre de ce mécanisme", a-t-il déclaré.

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