740 000 femmes et enfants meurent chaque année à cause du commerce illégal et mal règlementé des armes, selon les estimations de la Commission européenne. Le traité sur le commerce des armes, qui vise à réglementer le commerce international des armes conventionnelles, ne peut entrer en vigueur que si ratifié par au moins 50 pays. Les députés voteront mercredi pour autoriser les pays de l'Union européenne à le ratifier. David Martin, député démocrate socialiste britannique, nous explique.


Monsieur Martin, le commerce mondial des armes est d'environ 70 milliards de dollars par an, et de nombreux pays européens en sont des acteurs majeurs. Qu'est-ce que le traité sur le commerce des armes (TCA) changerait pour l'industrie des armes européenne ? Croyez-vous que le traité pourrait réduire la production d'armes ?


Le traité ne causerait pas nécessairement une réduction de la production d'armes, mais il devrait empêcher les armes de tomber entre les mains de terroristes ainsi que dans les zones instables. Par exemple, la République centrafricaine ne serait pas un endroit approprié où vendre des armes, légitimement et en vertu du TCA. Il convient également d'empêcher la vente d'armes dans des zones instables. Il y a deux ou trois ans, il y aurait pu avoir une interdiction de vendre des armes à la Syrie.


Vous mentionnez dans le rapport que le traité a des lacunes et une portée limitée en termes de définition des armes et de la liste de critères pour autoriser les exportations. Pourquoi, malgré cela, vous recommandez toujours de l'approuver ? Voyez-vous des possibilités d'améliorations futures ?

Il y a des faiblesses dans le traité, mais il reste néanmoins un grand pas en avant. C'est la première fois que les armes conventionnelles sont placées sous contrôle. Le fait que les munitions ne semblent pas être incluses dans le TCA est une des faiblesses. Une autre faille potentielle est que l'enregistrement des armes est toujours sous le contrôle des États membres. Mais la plus grande faille n'est peut-être pas dans le traité lui-même, mais dans ceux qui pourraient ne pas le signer. L'Inde, la Chine et la Russie, qui font partie des principaux importateurs et exportateurs d'armes, pourraient ne pas signer le traité selon des rumeurs. Nous espérons que tous les États membres le signeront et que cela mettra la pression sur les autres pays.

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