Le président Werner Langen a inauguré l'audition de mardi avec les journalistes d'investigation responsables des révélations d'évasion fiscale des 'Panama Papers ' en annonçant que la commission d'enquête se pencherait également sur l'affaire des Bahama Leaks et sur le cas de l'ancienne commissaire Neelie Kroes, qui n'avait pas déclaré être directrice d'une entreprise offshore pendant qu'elle était responsable du portefeuille de commissaire à la concurrence.

'Neelie Kroes nous avait dit qu'elle avait renoncé à tous ses engagements. Après avoir été entendue pour ce poste, elle a vu sa candidature validée par le vote de la commission des affaires économiques et monétaires par 24 voix en faveur, 22 contre. À l'aune de ce que nous savons actuellement, le résultat aurait pu être différent. Nous voulons entendre Neelie Kroes', a-t-il ajouté.

Les journalistes d'investigation qui coopèrent par le biais du Consortium international pour le journalisme d'investigation basé à Washington ont été accueillis par des applaudissements. Ils ont présenté leurs découvertes, basées sur 2,6 térabits d'informations divulguées impliquant des banques, des chefs d'États, des ministres, des criminels et d'autres clients de Mossack Fonseca, une entreprise offrant des services anonymes et des solutions fiscales avantageuses.

La partie visible de l'iceberg

Le journaliste Bastian Obermayer a expliqué qu'il espérait que la commission d'enquête attirerait l'attention sur un monde où les très riches cachent leur richesse 'même si le lobby de l'industrie financière ne va pas vous aimer'. 'Tout cela est très mal et doit cesser', a-t-il ajouté. Son collègue du Süddeutsche Zeitung, Frederik Obermaier, a souligné que les Panama Papers ne sont que la partie visible de l'iceberg, étant donné que Mossack Fonseca n'est qu'un des nombreux fournisseurs offshore. Il a également pointé du doigt le rôle que jouent les banques européennes en aidant activement leurs clients à pratiquer l'évasion fiscale.

Faible montant d'impôts et anonymat

Le journaliste belge Kristof Clerik du magazine Knack a écrit à propos de 732 résidents belges qui possédaient à eux seuls 1 144 entreprises offshore, principalement dans les îles Vierges britanniques ainsi qu'au Panama et aux Seychelles. Ils cherchent une fiscalité avantageuse et à protéger leur anonymat quant aux entreprises qu'ils possèdent, par exemple en se cachant derrière des prétendus 'directeurs nommés', a expliqué Kristof Clerik, ajoutant qu'ils agissaient souvent en passant par des banques suisses ou des banques installées au Luxembourg.

'Faux' directeurs

Oliver Zihlmann, du journal Swiss Sonntagszeitung, a exposé comment le contrôle et la transparence sont contournées dans un système impliquant des intermédiaires tels que des avocats suisses qui gèrent les entreprises, de l'argent russe et des banques à Chypre et des entreprises offshores avec de faux directeurs au Panama 'qui se contentent de tout signer'.

Jan Strozyk et Julia Stein du Norddeutscher Rundfunk ont également attiré l'attention sur les intermédiaires entre Mossack Fonseca et leurs clients, qui visent uniquement à la 'sous-traitance des responsabilités et à la diligence raisonnable'. Ils ont été très critiques quant au rôle des banques. Six des sept plus importantes banques d'Allemagne offraient des services offshores, tout comme 13 des 20 banques mondiales les plus importantes. Ils ont également souligné que la Suisse et le Luxembourg accueillaient 6 des 10 banques intermédiaires les plus puissantes.

Antidatage de documents : 300 dollars

Minna Knus de la société de diffusion finlandaise a parlé des constructions autour 'd'hommes du milieu' mais a également donné l'exemple de services offerts: 'antidatage des documents: 300 dollars'.'

Sous la présidence de Werner Langen (PPE, DE)

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