BRUXELLES, 16 janvier (Reuters) - L'Union européenne a annulé le dîner prévu avec Vladimir Poutine à l'occasion du sommet UE-Russie du 28 janvier à Bruxelles afin de protester contre le rôle prêté à Moscou dans le refus de l'Ukraine de se rapprocher du bloc communautaire.

Ce genre de sommet se déroule traditionnellement deux fois par an sur deux jours mais celui-ci se résumera à une seule journée sans dîner la veille.

Les relations entre Bruxelles et Moscou se sont tendues depuis la décision de l'Ukraine de renoncer à la dernière minute à un accord de partenariat politique et commercial avec l'Europe en novembre dernier.

La Russie est accusée d'avoir fait pression sur sa voisine avec laquelle elle a signé un accord d'assistance financière et de fourniture de gaz à tarif réduit.

Ce revirement du gouvernement ukrainien a provoqué d'importantes manifestations à Kiev et dans d'autres villes du pays contre le président Viktor Ianoukovitch réprimées par les forces de l'ordre.

Le sommet du 28 janvier se résumera à quelques heures d'entretiens entre Vladimir Poutine, le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, celui du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et leurs conseillers. Les discussions seront suivies par un déjeuner de travail, ont précisé des diplomates européens.

Ce changement de format est "une manière d'être en mesure de parler un peu plus franchement, d'avoir une conversation plus stratégique au lieu de l'habituel sommet théâtral", a expliqué un diplomate. C'est aussi un moyen de montrer que "la situation n'est pas revenue à la normale", a-t-il ajouté.

Les Européens ont présenté devant l'Organisation mondiale du commerce des doléances contre la Russie soupçonnée de protéger illégalement ses constructeurs automobiles et ont ouvert une enquête sur la position dominante du géant russe de l'énergie Gazprom.

L'Europe demeure fortement dépendante de la Russie pour sa couverture énergétique et les relations commerciales entre les deux partenaires étaient de 336 milliards d'euros en 2012. (Adrian Croft, Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser)