Elle a déclaré au journal belge De Tijd qu'aucune restructuration de dette n'était envisagée pour la Grèce ou pour d'autres Etats.

L'inquiétude entourant la capacité des Etats périphériques de la zone euro à maîtriser leur dette a été ravivée vendredi, lorsque l'agence Moody's a annoncé avoir abaissé de cinq crans sa note souveraine de l'Irlande.

Les dirigeants européens, qui se sont réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, n'ont toutefois pas décidé d'engager dans l'immédiat de nouvelles mesures pour juguler la crise.

Dans une autre interview accordée au Wall Street Journal, Christine Lagarde a reconnu que les dirigeants de la zone euro avaient délibérément choisi "d'enfreindre" les règles de l'Union en sauvant la Grèce et l'Irlande de la faillite, afin de protéger la zone euro.

Lors du septième sommet européen de l'année, les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept se sont entendus pour pérenniser à partir de 2013 le Fonds européen de stabilité financière (FESF) créé en mai et doté de garanties des pays de la zone euro à hauteur de 440 milliards d'euros.

Christine Lagarde a jugé que cette décision représentait un "ajustement majeur" mais nécessaire après la crise budgétaire qui a frappé l'Europe cette année.

Elle a qualifié les sauvetages de l'Irlande et de la Grèce, ainsi que la création du FESF de "transgressions majeures" du Traité de Lisbonne.

"Nous avons enfreint toutes les règles car nous voulions resserrer les rangs et vraiment sauver la zone euro", a-t-elle déclaré.

"Le Traité de Lisbonne est très clair. Pas de sauvetage."

Lors du sommet de jeudi et vendredi, les Vingt-Sept ont décidé d'ajouter un paragraphe à l'article 136 du traité afin de pérenniser à partir de 2013 le mécanisme de crise décidé en mai.

Leigh Thomas, Foo Yun Chee, Catherine Monin pour le service français, édité par Danielle Rouquié