La Grèce, qui doit rembourser 970 millions d'euros au Fonds monétaire international (FMI) d'ici le 12 mai, emprunte aux administrations et aux collectivités locales pour tenter de respecter ses engagements.

"La question des liquidités est un problème urgent", a déclaré le porte-parole du gouvernement grec, Gabriel Sakellaridis, lors d'une conférence de presse, tout en indiquant qu'Athènes avait "l'intention de faire face à (ses) obligations financières dans les temps".

Le gouvernement grec "n'attendra pas jusqu'à la fin mai pour une injection de liquidités" et il compte que ces fonds irriguent l'économie grecque "dès que possible", a-t-il ajouté.

Le déblocage d'une nouvelle aide à la Grèce dépend de la conclusion d'un accord entre Athènes et ses créanciers internationaux sur un ensemble de réformes (FMI, Union européenne et Banque centrale européenne, également surnommés "Groupe de Bruxelles").

Les discussions sur le sujet ont repris jeudi. Elles se sont poursuivies durant le week-end et continuent.

Ces négociations se sont avérées "constructives, même s'il reste encore du travail", a déclaré lundi le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas, en refusant de donner davantage de détails.

Interrogé sur Mega TV, le ministre grec du Travail, Panos Skourletis, a jugé que le FMI était intraitable dans ses exigences en matière de baisse des pensions de retraite et d'assouplissement des procédures de licenciement dans le secteur privé et dans son opposition au relèvement du salaire minimum envisagé par le gouvernement.

"Ils (le FMI) nous demandent de ne toucher à rien (dans les mesures d'austérité) qui ont ruiné la vie du peuple grec au cours des cinq dernières années", a-t-il dit, en précisant que le FMI était "le plus inflexible" des membres du "Groupe de Bruxelles".

ACCORD TECHNIQUE LE 11 MAI ?

Le but des discussions est de parvenir à un accord technique d'ici la prochaine réunion de l'Eurogroupe, le 11 mai. La BCE pourrait alors autoriser les banques grecques à acheter davantage de dette à court terme émise par Athènes, qui bénéficierait ainsi d'une bouffée d'oxygène sur le plan financier.

Mis à l'écart lors du remaniement de l'équipe de négociateurs grecs la semaine dernière par le Premier ministre, Alexis Tsipras, le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, représentera la Grèce à cette réunion.

Selon un fonctionnaire européen au fait des discussions, évoquer un accord d'ici au 11 mai relève de la "conjecture", même si la nouvelle équipe de négociation affiche "davantage de compétences, davantage de volonté de compromis et est mieux préparée".

Autre membre du "Groupe de Bruxelles", la BCE semble confiante sur la perspective de voir Athènes conclure un accord avec ses créanciers internationaux afin d'éviter une sortie de la Grèce de la zone euro.

"Je suis (...) absolument persuadé que le scénario du pire sera évité", déclare son vice-président, Vitor Constancio, dans un entretien publié lundi dans le journal néerlandais Het Financieele Dagblad.

"Tout le monde s'accorde à dire que le niveau de stress et de vulnérabilité a complètement changé dans la zone euro. Il n'y a aucun signe de contagion", estime-t-il, suggérant que le programme de rachat massif de dettes souveraines de la BCE a rassuré les investisseurs sur le faible risque de contagion des problèmes de la Grèce aux autres économies de la zone euro.

La BCE, dit-il, est également bien protégée contre d'éventuelles pertes dans le cas, peu probable, d'un "Grexit", une sortie de la Grèce de la zone euro.

(Avec Angeliki Koutantou, Renee Maltezou et Deepa Babington à Athènes et à Francfort John O'Donnell, Juliette Rouillon et Myriam Rivet pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par George Georgiopoulos et Jan Strupczewski