(Actualisé tout du long avec conférence de presse de Netanyahu, réaction d'Abbas, mesures policières)

JÉRUSALEM, 8 octobre (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi qu'il n'existait pas de solution rapide face à la série d'agressions dont ont été victimes plusieurs Israéliens ces derniers jours.

Quatre personnes, dont un militaire israélien, ont encore été blessées à coups de couteau jeudi à Tel Aviv, la capitale économique de l'Etat hébreu touchée pour la première fois par ces attaques. L'agresseur a été tué par un autre soldat, rapportent la police et les services de secours.

"Nous sommes au milieu d'une vague de terreur", a dit Benjamin Netanyahu. "Il n'y a pas de solution magique et les mesures (que nous prenons) ne produiront pas de résultats immédiats, mais avec une détermination méthodique, nous prouverons que la terreur ne paie pas et nous la vaincrons", a déclaré le chef du gouvernement israélien lors d'une conférence de presse retransmise à une heure de grande écoute, avec les principaux responsables de la sécurité du pays à ses côtés.

Parmi eux, le ministre de la Défense Moshe Yaalon a écarté l'hypothèse d'une offensive majeure en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, estimant que les opérations ciblées pour arrêter des activistes suffiraient face à ce qu'il a qualifié de "défi complexe".

Au cours de la semaine écoulée, quatre Israéliens sont morts poignardés à Jérusalem ou abattus par des agresseurs circulant en voiture en Cisjordanie. Trois Palestiniens ont été abattus et des dizaines d'autres blessés dans des affrontements avec les forces de sécurité, faisant craindre le début d'une troisième intifada.

Peu de temps après l'agression de Tel Aviv, un homme a été blessé dans les mêmes circonstances dans la colonie juive de Kiryat Arba, en Cisjordanie, selon les ambulanciers.

Quelques heures plus tôt, c'est un étudiant en théologie juif qui avait été blessé à l'arme blanche à Jérusalem, rapporte la police. Dans les deux cas, les agresseurs étaient palestiniens.

FACEBOOK ET YOUTUBE PRIÉS DE RETIRER DES VIDÉOS

Face à la multiplication des agressions de ce type au cours des derniers jours, le maire de Jérusalem a invité ses administrés autorisés à porter une arme à s'en munir. Le gouvernement avait annoncé lundi un renforcement du dispositif de sécurité en Cisjordanie et à Jérusalem-Est où les tensions liées à l'esplanade des Mosquées alimentent les violences.

Ces violences trouvent leur origine dans la crainte que des visites régulièrement organisées par des groupes juifs, y compris par des élus, sur l'esplanade des Mosquées finissent par réduire le contrôle exercé par les musulmans sur la mosquée Al Aksa, troisième lieu saint de l'islam.

Benjamin Netanyahu a tenté de désamorcer les tensions en interdisant jeudi aux membres du gouvernement et aux députés de se rendre sur l'esplanade.

Après les protestations de l'extrême droite, les services du chef du gouvernement ont toutefois précisé que l'accès à la mosquée Al Aksa était également interdit aux élus arabes de la Knesset. L'initiative a pour but "d'apaiser la situation autour du mont du Temple", disent-ils dans un communiqué.

Craignant des violences à l'occasion des prières du vendredi, la police israélienne a par ailleurs de nouveau autorisé uniquement les hommes de plus de 50 ans, ainsi que les femmes de tous âges, à se rendre sur l'esplanade vendredi.

Les autorités israéliennes ont en outre demandé à Facebook et YouTube de retirer des vidéos qui, selon elles, encouragent les agressions.

Lieu saint de l'islam et du judaïsme, l'esplanade des Mosquées est administrée par les autorités religieuses jordaniennes. Les juifs, qui l'appellent Mont du Temple, peuvent s'y rendre mais n'ont pas le droit d'y prier, ce que certains contestent.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, tout en refusant la confrontation violente avec Israël, a déclaré qu'il soutenait ceux qui protègent Al Aksa. "Nous disons au gouvernement israélien: restez à l'écart des sites musulmans et chrétiens", a-t-il dit. (Jeffrey Heller, Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)