BERLIN, 26 février (Reuters) - La Grèce ne doit pas bénéficier d'un renflouement qui impliquerait que ses créanciers acceptent de subir des pertes, a déclaré Jens Spahn, ministre délégué allemand aux Finances, dans un entretien à la radio Deutschlandfunk diffusé dimanche, réaffirmant la position ferme de Berlin sur ce dossier.

"Il ne doit pas y avoir de 'bail-in'", a-t-il dit selon la retranscription de ses propos.

"Nous pensons qu'il est très, très probable que nous parviendrons à un accord avec le Fonds monétaire international qui ne nécessite pas une décote" sur le montant de la dette grecque, a-t-il ajouté.

Le FMI plaide pour l'octroi à Athènes d'un allègement important du fardeau de sa dette mais l'Allemagne s'oppose à un tel geste en tant que premier contributeur financier au Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de soutien de la zone euro.

Athènes et ses créanciers ont conclu lundi un accord prévoyant de nouvelles réformes, qui devrait permettre le déblocage d'une nouvelle enveloppe d'aide financière dans le cadre du plan conclu en 2015.

Des experts de la Commission européenne, du MES, du FMI et de la Banque centrale européenne (BCE) sont attendus dans la capitale grecque dans les prochains jours pour procéder à une évaluation des réformes prévues par le plan.

Jens Spahn, un membre de la CDU, le parti conservateur de la chancelière Angela Merkel, a déclaré que la Grèce souffrait davantage du manque de croissance économique que du poids de sa dette, ajoutant que réduire le montant de celle-ci mécontenterait d'autres pays de la zone euro, comme l'Espagne, qui ont dû entreprendre des réformes difficiles.

Il a ajouté que l'Allemagne s'efforçait de convaincre le FMI de rester impliqué dans le plan d'aide à la Grèce en raison de son expertise dans le soutien aux pays en difficulté dans lesquels des réformes sont nécessaires en échange d'aide.

Un sondage publié vendredi montre que l'opinion publique allemande semble partagée sur l'opportunité d'un allègement de la dette grecque.

(Michelle Martin; Marc Angrand pour le service français)