PARIS (awp/afp) - Les Bourses européennes ont terminé mercredi sur une note maussade, les investisseurs s'interrogeant sur le programme économique de Donald Trump.

En outre, des indicateurs quelque peu décevants aux Etats-Unis ont poussé les marchés à marquer le pas.

"Le récent mouvement de hausse dans la foulée de la victoire inattendue de Donald Trump à la présidence fait une pause", ont résumé les analystes de la maison de courtage Charles Schwab dans une note.

"Les effets du bon accueil fait à la victoire à la présidence de Donald Trump se dissipent un peu, car il y a des doutes sur sa capacité à mettre en place ses promesses" économiques, observe auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion.

Côté indicateurs, les Etats-Unis ont fait état d'une stabilité des prix à la production en octobre et surtout d'une stagnation inattendue de la production industrielle au cours du même mois.

L'Eurostoxx 50 a lâché 0,77%.

La Bourse de Paris a fini en recul de 0,78%, l'indice CAC 40 cédant 35,39 points à 4.501,14 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,2 milliards d'euros.

Bouygues (+2,65% à 30,96 euros) a été dopé par une publication bien accueillie de sa filiale Bouygues Telecom.

Le secteur financier a fini dans le rouge, à l'image de Société Générale (-1,17% à 40,00 euros), Crédit Agricole (-0,87% à 10,79 euros), BNP Paribas (-2,36% à 54,18 euros), Axa (-1,51% à 22,22 euros) et Natixis (-1,67% à 4,60 euros).

Schneider Electric (-2,93% à 61,95 euros) a reculé après la cession de près de 700 millions d'euros d'actions du groupe par Crédit Agricole et la banque publique Bpifrance.

A Londres, l'indice FTSE-100 a terminé en baisse de 0,63%, déprimé par le repli des secteurs de la construction et de l'immobilier sur fond d'incertitudes liées au Brexit.

Il a perdu 43,02 points à 6.749,72 points.

Dans la construction, Barratt Developments (-2,77% à 469,50 pence) a fait état de conséquences néfastes du Brexit sur l'activité à Londres. Dans la foulée, Persimmon a cédé 1,61% à 1.710 pence et Taylor Wimpey 0,60% à 148,50 pence.

Les deux principaux promoteurs immobiliers ont aussi connu une mauvaise journée: British Land (-2,31% à 592,50 pence) et Land Securities (-1,50% à 987 pence).

Les bancaires n'ont pas été épargnées: Barclays a cédé 1,09% à 209,60 pence, HSBC 1,52% à 628,60 pence, Lloyds 1,61% à 60,41 pence et RBS 1,93% à 208,40 pence.

La Bourse de Francfort a reculé, l'indice Dax perdant 0,66% à 10.663,87 points, et le MDax des valeurs moyennes 0,62% à 20.463,43 points.

Le Dax a été tiré à la baisse par Bayer (-4,19%, à 90,81 euros), qui a émis pour quatre milliards d'euros d'obligations convertibles pour financer le rachat de l'américain Monsanto.

Lufthansa a été également pénalisé (-4,17%, à 12,65 euros), par l'appel à la grève de ses pilotes.

Parmi les valeurs dans le vert, l'éditeur de logiciels SAP a pris 1,04%, à 76,76 euros, suivi par le fabricant de semi-conducteurs Infineon (+0,85%, à 15,95 euros) et l'équipementier automobile Continental (+0,63, à 168,95 euros).

Sur le MDax, Leoni s'est écroulé de 11,50%, à 32,21 euros et le groupe de prêt-à-porter Hugo Boss a dévissé de 10,19%, à 54,75 euros.

A la Bourse suisse, l'indice SMI a fini quasi inchangé à 7.914,02 points (+0,06%).

Actelion a fait un bond de 6,83% à 157,90 CHF, porté par l'engouement pour les valeurs pharmaceutiques après l'élection de Donald Trump. Novartis a progressé de 0,70% à 72,20 CHF.

Les bancaires ont été irrégulières: Julius Baer a gagné 0,73% à 43,93 CHF, alors que Credit Suisse (-2,31% à 14,36 CHF) et UBS (-1,11% à 15,99 CHF) se sont repliées.

Parmi les perdants du jour figure LafargeHolcim (-3,38% à 54,35 CHF) qui a annoncé une augmentation de sa participation dans deux sociétés indiennes, Ambuja Cement et ACC, ce qui va peser sur son endettement.

L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,20% à 449,66 points.

A la baisse, la banque ABN Amro a perdu 4,13% à 20,90 euros, après une nouvelle réduction d'effectifs de 1.500 équivalents temps plein, et ING a chuté de 1,91% à 12,87 euros.

A la hausse, l'éditeur RELX Group a pris 4,40% à 14,71 euros et le groupe d'édition professionnelle Wolters Kluwer 3,95% à 32,67 euros.

A Bruxelles, l'indice BEL 20 a lâché 0,58% à 3.466,27 points.

Le groupe de technologies Galapagos a enregistré la plus forte hausse: +1,62% à 55,84 euros.

Parmi les valeurs dans le rouge, le bancassureur KBC perd 3,08% à 55,15 euros.

A Madrid, l'indice Ibex-35 a baissé de 0,56% à 8.638,50 points, tirée vers le bas par les valeurs bancaires.

CaixaBank a subi le plus fort recul (-2,42% à 2,87 euros). Banco popular a perdu 2,29% à 0,90 euros et Banco Santander 1,08% à 4,32 euros.

L'énergéticien Iberdrola a lâché 1,20%, mais Gas natural est remonté de 0,93% à 17,99 euros.

A Milan, l'indice FTSE Mib a cédé 0,73% à 16.559 points.

La meilleure performance a été réalisée par Fiat Chrysler (+2,18% à 7,03 euros).

Le site de vente de vêtements de luxe Yoox-Net-A-Porter (+1,84% à 24,88 euros) et le géant de la défense et de l'aéronautique Leonardo-Finmeccanica (+1,31% à 12,42 euros) ont fini en hausse.

En queue de peloton, Banca popolare di Milano (BPM) et Banco popolare, qui doivent fusionner prochainement, ont perdu respectivement 4,72% à 0,3391 euro et 4,26% à 2,16 euros.

Toutes les banques étaient à la peine, comme UniCredit (-4,19% à 2,102 euros), Ubi Banca (-3,95% à 2,238 euros) ou BMPS (-2,34% à 0,246 euro).

A Lisbonne, l'indice PSI a reculé de 0,21% à 4.395,09 points, pénalisé par la banque BCP.

BCP a chuté de 3,43% à 1,22 euro, tandis que sa concurrente BPI a progressé de 0,18% à 1,13 euro.

Parmi les perdants figuraient l'électricien Energias de Portugal (-1,42% à 2,65 euros) et le groupe gazier et pétrolier Galp Energia (-0,25% à 12 euros).

A l'inverse, la holding Pharol, issue de la scission de Portugal Telecom, a gagné 4,32% à 0,19 euro.

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