PEKIN, 18 août (Reuters) - Le ministère chinois de la Défense s'est plaint auprès des Etats-Unis d'un rapport du Pentagone, qui établissait que l'armée chinoise s'entraînait "probablement à des frappes" contre des cibles américaines, estimant qu'il s'agissait là d'une "simple supposition".

Dans un rapport annuel publié jeudi, en plein climat de tensions commerciales entre Washington et Pékin, le Pentagone a souligné les efforts de la Chine pour étendre son influence mondiale et déclaré que l'armée chinoise avait élargi les opérations de ses bombardiers tout en "s'entraînant probablement à des frappes" contre des cibles des Etats-Unis et de leurs alliés.

Ce rapport déforme les intentions stratégiques de la Chine et amplifie la "soi-disant menace militaire chinoise", a dit le ministère de la Défense dans un communiqué publié vendredi soir.

La Chine est sur la voie du développement pacifique, poursuit une stratégie nationale défensive et a toujours contribué à la paix mondiale et à la protection de l'ordre mondial, a-t-il ajouté.

"La modernisation de l'armée chinoise vise à protéger la souveraineté du pays, ses intérêts en matière de sécurité et de développement, ainsi que la paix et la stabilité mondiales. (...) Les critiques dans le rapport américain sont de simples suppositions."

Cette année, les forces aériennes chinoises ont placé des bombardiers à proximité d'îlots à la souveraineté contestée en mer de Chine méridionale dans le cadre d'exercices militaires dans la région.

En janvier, le Pentagone a fait de la lutte contre l'influence de la Chine et de la Russie ses priorités en matière de stratégie de défense nationale.

La volonté de Washington et Pékin de contenir les tensions militaires a parfois été mise à l'épreuve ces derniers mois, notamment en mai après l'annulation faite à la Chine par le Pentagone de participer à des exercices militaires en mer.

Le rapport du Pentagone nuit à la confiance mutuelle entre les Etats-Unis et la Chine, a estimé le ministère de la Défense.

"Nous demandons aux Américains d'arrêter de penser comme au temps de la Guerre froide (...) et de prendre des mesures concrètes pour promouvoir et protéger le développement stable des relations militaires", a-t-il écrit dans son communiqué. (Ben Blanchard; Jean Terzian pour le service français)