PEKIN, 30 avril (Reuters) - Les relations de la Chine avec le Japon devraient être fondées sur la coopération et non la confrontation, a dit samedi le ministre des Affaires chinois à son homologue japonais, ajoutant que Pékin jugerait sur pièce la volonté de Tokyo d'améliorer les rapports entre les deux pays.

L'animosité historique entre la Chine, la deuxième puissance économique mondiale et le Japon, la troisième, reste vive, notamment du fait que les deux pays revendiquent un chapelet d'îles situé en mer de Chine orientale.

Il y a eu un certain dégel des relations ces derniers temps, avec des rencontres entre le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président chinois Xi Jinping.

Ce dernier a d'ailleurs adressé il y a une dizaine de jours un message de condoléances l'empereur du Japon après la série de séismes qui a frappé l'archipel ce mois-ci.

Le ministre des Affaires étrangères japonais Fumio Kishida, en visite à Pékin, a remercié son alter ego chinois Wang Yi pour ces condoléances.

Mais Pékin continue de se méfier du Japon, notamment au vu de l'intention affichée par Shinzo Abe de permettre à l'armée japonaise de se déployer hors de frontières pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale.

A la fin de 2015, la garde-côte japonaise a dit qu'un navire des garde-côtes chinois, apparemment équipé de quatre tourelles de tirs avait été repéré à proximité des îlots administrés par le Japon sous le nom de Senkaku et revendiqués par Pékin sous celui de Diaoyu.

Il y a plus d'une semaine, au risque de provoquer l'ire de la Chine, Shinzo Abe a effectué une offrande rituelle au sanctuaire de Yasukuni, à l'occasion de la fête du printemps au Japon.

Le sanctuaire de Yasukuni est perçu en Chine et en Corée du Sud, victimes du militarisme japonais au cours de la première moitié du XXe siècle, comme un symbole du passé expansionniste de leur voisin. Le Japon y honore la mémoire de ses anciens combattants, parmi lesquels 14 haut responsables déclarés coupables de crimes de guerre à l'issue de la Deuxième Guerre mondiale.

Lors d'une rencontre entre les deux hommes à Pékin, Wang Yi a dit à Fumio Kishida que les relations entre les deux pays étaient tombées à une sorte de point bas.

"Ces derniers temps, nous avons entendu à plusieurs reprises la partie japonaise exprimer son espoir d'une amélioration de la relation bilatérale. Vous avez également fait état de votre volonté de faire le premier pas", a dit le ministre des Affaires étrangères chinois.

"Comme le dit le proverbe chinois, il faut se faire une opinion non pas seulement sur ce que les gens disent mais aussi ce qu'ils font. Je suis prêt à entendre vos avis sur la manière d'améliorer les relations sino-japonaises et je vais également voir si la partie japonaise fera suivre d'actes ses paroles."

"Au vu de l'Histoire, (...) la coopération plutôt que la confrontation devrait être le fondement des relations entre la Chine et le Japon", a poursuivi Wang Yi. (Ben Blanchard, Benoît Van Overstraeten pour le service français)