Mexico (awp/afp) - La compagnie pétrolière mexicaine Pemex (publique) a annoncé lundi une perte nette de 14,3 milliards de dollars en 2016, deux fois moins qu'en 2015, soulignant l'effet de sa politique d'"austérité" et d'"efficacité" pour contrôler ses coûts.

En devise mexicaine, sa perte annuelle représente 296 milliards de pesos, contre 712,6 milliards un an plus tôt dans un contexte de chute des cours du brut et de baisse de la production, selon les chiffres révisés de l'entreprise.

Dans un communiqué, Pemex, plus grosse entreprise du Mexique, a expliqué ce résultat par sa réduction de 26% des coûts opérationnels, mais aussi par une stabilisation des cours du pétrole ainsi que de sa production, qui a atteint 2,15 millions de barils par jour en 2016.

Après le doublement de ses pertes en 2015, le groupe avait décidé en février 2016 le report de 3,6 milliards de dollars d'investissements.

Puis, en avril, le gouvernement avait annoncé l'injection de 4,2 milliards de dollars pour renflouer Pemex, un apport conditionné à l'engagement de la compagnie d'Etat à réduire son passif d'un montant équivalent.

A cette occasion, il avait rappelé à quel point le géant pétrolier, qui génère environ 20% des revenus de l'Etat, était "historiquement" essentiel à l'économie mexicaine et aux finances publiques.

"Cependant, les conditions économiques défavorables dans le secteur des hydrocarbures au niveau international et l'épuisement de certains puits ont affaibli les finances de Pemex", avait alors souligné le ministère des Finances.

Au cours des récentes années, le groupe a également été victime de milliers de vols perpétrés sur ses oléoducs par des organisations criminelles, un préjudice évalué à environ 2 milliards de dollars par an.

Pour faire face à ces difficultés, la société a réduit son budget de 11,5% l'an dernier et ses effectifs de 11.000 postes par des non-remplacements de postes vacants ou des départs en retraite.

Les difficultés de l'entreprise coïncident avec la fin de son monopole au Mexique, en vigueur depuis 1938, après le lancement d'une réforme historique par le président Enrique Peña Nieto en 2014.

Mais le gouvernement estime que cette réforme peut aider l'entreprise en lui permettant de s'associer à des partenaires, notamment étrangers, dans des projets autrement trop coûteux pour elle.

Le président a nommé en début d'année un nouveau directeur à la tête du géant pétrolier, José Antonio Gonzalez Anaya, un ancien ministre-adjoint des Finances jusqu'alors à la tête de l'organisme mexicain de Sécurité sociale, qui a été chargé de redresser les finances et la production de l'entreprise.

afp/rp