L’Arabie Saoudite, pays clé de cette organisation a réussi à faire accepter une poursuite de la stratégie en cours depuis fin 2014 : défendre leur part de marché plutôt que les prix en ne s’accordant pas sur la mise en place d’un plafond de production. Autrement dit : « laisser les vannes ouvertes, et l’or noir coulé à flot ». Ainsi au sortir de cette réunion, le cartel a opéré un statu quo, engendrant aussitôt un début de baisse des cours du baril (-28% depuis le 4 décembre dernier). Le but non dissimulé est de conserver un maximum de parts de marché face à des concurrents comme les Etats-Unis et la Russie dont les coûts de production sont bien plus élevés. 



La dégradation des cours du pétrole a commencé à compter de cette réunion. Techniquement, sur le cours du Brent, a eu lieu une cassure d’un support à 42.5 dollars, déjà testé fin août avec la chute des places asiatiques.
 

Les membres du Cartel accusent eux-mêmes le coup de cette décision, mais c’est principalement les pays les moins puissants de l’organisation qui en souffre : Irak, Algérie, Nigéria ou encore le Venezuela. Ce dernier a d’ailleurs demandé courant janvier une réunion extraordinaire de l’Opep afin de mettre en place des quotas de production pour limiter la surabondance actuelle sur le marché. Cette demande, bien qu’étudiée par l’organisation, ne devrait pas aboutir pour trois raisons principales :
-          L’Arabie Saoudite, chef de file, ne semble pas enclin à réduire une production presque à ses plus hauts historiques.
-          Le semblant de stabilité en Irak devrait permettre à cette dernière d’augmenter sa production à près de 4 millions de baril/jour.
-          Le retour de l’Iran sur le marché du pétrole suite à la levée de sanctions internationales courant janvier, lui ouvre des perspectives économiques et des marchés dont elle ne saurait se priver.
 
La solution pour endiguer cette baisse des cours de l’or noir, pourrait venir d’une entente entre les pays membres de l’Opep et les pays non-membres pour réduire les stocks. En effet, un rebond ne pourra s’opérer qu’une fois le problème de l’excès de stocks réglé. Sur ce point, la Russie, par l’intermédiaire du vice-président du numéro deux du secteur pétrolier Loukoil, a fait entendre sa volonté de travailler avec le cartel de l’Opep pour parvenir à cet objectif de soutien des cours. Ainsi, ce mardi 26 janvier, après avoir fait une nouvelle incursion sous les 30 dollars le baril, les cours du pétrole ont repris de la vigueur porté par cet espoir d’une coordination des stratégies entre les pays producteurs de l’Opep et les non-membres de l’Opep.