KUALA LUMPUR, 31 janvier (Reuters) - De violents affrontements entre la police et des rebelles musulmans du sud des Philippines ont porté un coup sévère mais temporaire au processus de paix, a assuré samedi la négociatrice en chef de la délégation gouvernementale.

Les heurts de dimanche, qui ont mis fin au cessez-le-feu observé depuis trois ans, sont dus selon Manille à une "mauvaise rencontre" lors d'une tentative d'arrestation de deux activistes recherchés, qui avaient trouvé refuge auprès des combattants du Front Moro islamique de libération.

Ils ont coûté la vie à 44 membres des forces spéciales de la police.

"Nous avons été temporairement retardés par l'incident de Mamasapano", a déclaré Miriam Coronel-Ferrer lors d'une conférence de presse organisée à Kuala Lumpur. "De grâce, tenez le coup avec nous. L'autre option est tout simplement impensable. Je ne crois pas que nous voulions revenir aux années 1970", a-t-elle ajouté.

Le délégation gouvernementale et les représentants des rebelles se sont rencontrés vendredi en Malaisie pour signer le protocole de désarmement du Front Moro et pour exprimer leur détermination à poursuivre le processus de paix.

Les deux parties ont conclu en mars 2014 un accord qui a mis fin à un conflit vieux de 45 ans dont le bilan s'élève à 120.000 morts et deux millions de déplacés.

Le président Benigno Aquino a invité mercredi les parlementaires à ne pas renoncer au projet d'autonomie du sud de l'archipel, prochaine étape du processus de paix. (Trinna Leong avec Manuel Mogato à Manille, Jean-Philippe Lefief pour le service français)