(Actualisé avec contrats à terme, clôture des Bourses en Chine, ouverture du marché obligataire en Europe)

* Les indices européens attendus en forte baisse

* Les futures US, l'Asie dans le rouge

* Le pétrole bondit de plus de 8%

* L'euro recule à 1,088 dollar

par Laetitia Volga

PARIS, 7 mars (Reuters) - Les principales Bourses européennes devraient fortement baisser lundi à l'ouverture tandis que la menace d'une interdiction potentielle des importations de pétrole russe fait grimper les cours du brut, alimentant les craintes inflationnistes.

Les premières indications disponibles indiquent une ouverture en baisse de 2,14% pour le CAC 40 parisien, de 3,24% pour le Dax à Francfort et de 1,97% pour le FTSE à Londres.

Les prix du pétrole grimpent en flèche, atteignant leur plus haut niveau en près de 14 ans, après que le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a déclaré dimanche que les Etats-Unis et leurs alliés européens ont discuté de la possibilité d'interdire les importations de pétrole russe.

"Si l'Occident met un embargo sur la majeur partie du pétrole de Russie, ce serait un choc majeur pour les marchés mondiaux", a déclaré Ethan Harris, économiste en chef de BofA, qui estime que la perte pour l'Occident de cinq millions de barils russes pourrait faire grimper le brut à 200 dollars le baril.

A cela s'ajoutent des incertitudes sur la réussite des négociations sur le nucléaire iranien après que Moscou a exigé de Washington qu'elle garantisse que les sanctions occidentales ne nuiront pas à son commerce avec Téhéran.

L'envolée des prix du pétrole fait craindre aux investisseurs une poussée inflationniste accrue alors que le conflit en Ukraine risque de peser sur la croissance économique.

Si aucun indicateur macroéconomique important n'est attendu ce jour, les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis jeudi devraient constituer un rendez-vous phare cette semaine, sans oublier la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

"Etant donné que le risque de 'stagflation' (croissance faible et forte inflation forte) est très réel, la BCE est susceptible de maintenir une flexibilité maximale sur son programme d'achat d'actifs jusqu'au deuxième trimestre et potentiellement au-delà, ce qui repousse effectivement le moment d'une hausse de taux (...) alors que des relèvement de taux seraient nécessaires compte tenu des anticipations de forte inflation", a déclaré Tapas Strickland, économiste chez NAB.

PÉTROLE

Le Brent s'envole de 9,24% à 129,02 dollars le baril tandis que le brut américain (West Texas Intermediate, WTI) grimpe de 8,46% à 125,47 dollars.

Ils ont tous deux atteint en séance leur plus haut niveau depuis juillet 2008 à respectivement 139,13 dollars et 130,50 dollars.

"Un boycott mettrait une pression énorme sur l'offre pétrolière et gazière qui ressent déjà les effets de l'augmentation de la demande", ont déclaré les analystes de CMC Markets, qui estiment qu'un baril à 150 dollars n'est pas impossible.

LES VALEURS A SUIVRE :

A WALL STREET

Les contrats à terme suggèrent pour le moment une ouverture de Wall Street en repli compris entre 0,76% et 1,62%.

Vendredi, le Dow Jones a cédé 0,53% à 33.614,8 points, le S&P-500 a perdu 0,79% à 4.328,87 points et le Nasdaq Composite a abandonné 1,66% à 13.313,44 points.

EN ASIE

Les places asiatiques reculent fortement alors que la guerre en Ukraine ne montre aucun signe d'apaisement.

Le Nikkei à la Bourse de Tokyo a chuté de 2,94%, à son plus bas niveau en clôture depuis novembre 2020.

En Chine, l'indice CSI 300 des grandes capitalisations a reculé de 3,19%, au plus bas depuis juillet 2020, l'indice composite de Shanghai a abandonné 2,17% et le Hang Seng à Hong Kong cède 3,26% à l'approche de la clôture.

Pékin vise un ralentissement de la croissance économique chinoise à 5,5% cette année, un objectif que certains économistes jugent difficile à atteindre compte tenu de nombreuses incertitudes.

CHANGES

L'euro est à son plus bas niveau en près de deux ans face au dollar alors que les perspectives économiques en zone euro se dégradent avec le conflit en Ukraine et la hausse du pétrole.

La monnaie unique européenne est tombé jusqu'à 1,0820 dollar, un creux depuis mai 2020, avant de revenir à 1,0883, ce qui marque un recul de 0,39% par rapport au billet vert.

Celui-ci, profitant de son statut de valeur refuge, avance de 0,1% contre un panier de devises internationales.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans monte légèrement à 1,729%, après avoir touché plus tôt un creux de deux mois à 1,668%.

Son équivalent allemand avance de trois points de base, à -0,07%, dans les premiers échanges après avoir chuté vendredi sous -0,1% pour la première fois en plus d'un mois.

MÉTAUX

L'aversion au risque profite logiquement à l'or dont le cours a franchi en séance le seuil des 2.000 dollars l'once pour la première fois depuis août 2021.

Les prix des métaux industriels flambent également, le conflit en Ukraine et les sanctions contre la Russie menaçant d'en bouleverser l'approvisionnement.

Le cours de l'aluminium a inscrit un record à 4.000 dollars la tonne et le nickel à Londres a atteint un pic depuis mars 2008 à 34.120 dollar.

Le palladium a touché un plus haut record à 3.173 dollars plus tôt en séance.

AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L'AGENDA DU 7 MARS

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)