LISBONNE, 20 novembre (Reuters) - Le gouvernement portugais n'interférera pas dans la vente de Portugal Telecom par son propriétaire brésilien Oi sauf si le premier opérateur télécoms du pays est menacé d'éclatement, a déclaré jeudi le ministre de l'Economie.

Oi est en train d'absorber Portugal Telecom (PT) dans le cadre d'un rapprochement complexe et envisage de céder ses opérations au Portugal quand leur fusion aura été finalisée. Le groupe brésilien a reçu pour cela des offres de la holding Altice et des sociétés de capital-investissement Bain Capital et Apax Partners.

"Le gouvernement suit l'évolution du dossier avec intérêt, mais nous n'avons pas l'intention d'interférer dans le processus parce que, pour être franc, une intervention de l'Etat ne serait justifiée qu'en cas de risque de démembrement (de PT)", a déclaré Antonio Pires de Lima à des journalistes.

La cession de PT pourrait être l'occasion d'introduire "davantage de rationalité et de compétitivité dans le secteur", a-t-il ajouté.

Des analystes s'inquiétaient que l'affaire prenne une tournure politique, surtout depuis que la femme d'affaires angolaise Isabel dos Santos a lancé une offre sur la holding de tête Portugal Telecom SGPS, cotée à la Bourse de Lisbonne et qui détient actuellement 25,6% du groupe Oi.

Oi a qualifié d'"inacceptable" l'offre de la fille du président angolais qui est une actionnaire importante de NOS , le deuxième opérateur télécoms du Portugal.

Le service postal récemment privatisé CTT a aussi dit envisager une offre sur les opérations portugaises de Portugal Telecom afin que le groupe reste en des mains portugaises.

Apax Partners et Bain Capital proposent 7,075 milliards d'euros pour reprendre les actifs portugais de Portugal Telecom, contrant ainsi l'offre à 7,025 milliards d'Altice, la société holding de l'entrepreneur Patrick Drahi qui vient d'acquérir SFR en France. (Daniel Alvarenga, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : ALTICE, PORTUGAL TELECOM, Zon Optimus SGPS SA