Lisbonne (awp/afp) - Le parquet général du Portugal a annoncé samedi avoir ouvert une enquête sur la banque publique Caixa geral de depositos (CGD), soupçonnée selon la presse locale de "mauvaise gestion" pour avoir accordé des crédits à risque et investi dans des projets ruineux.

"Nous confirmons l'existence d'une enquête sur des faits liés à la Caixa geral de depositos", a indiqué à l'AFP le ministère public sans préciser les motifs de l'investigation.

Selon l'hebdomadaire Expresso, l'enquête porte sur la gestion de la Caixa depuis 2000 et vise surtout des crédits consentis entre 2005 et 2010, durant le mandat de l'ancien Premier ministre socialiste José Socrates.

Arrêté en novembre 2014 et mis en examen pour corruption, blanchiment d'argent et fraude fiscale, M. Socrates a passé plus de neuf mois en détention provisoire avant d'être assigné à résidence puis remis en liberté en octobre dernier.

Le parquet général passe au crible "des prêts de dizaines, voire centaines de millions d'euros assortis de garanties fragiles (...) des investissements dans le marché brésilien et des crédits à des entreprises espagnoles qui se sont révélés ruineux", écrit Expresso.

Dans le cadre de l'enquête sur José Socrates, la justice s'intéresse notamment à la prise de participation controversée, en 2006, de la Caixa dans le complexe touristique de luxe Vale do Lobo en Algarve (sud).

M. Socrates et Armando Vara, alors administrateur de la CGD et réputé proche de l'ancien Premier ministre, sont soupçonnés par la justice d'avoir touché des commissions dans le cadre de ces transactions, selon la presse portugaise.

Les crédits à risque détenus par la CGD s'élevaient fin juin à plus de 8,5 milliards d'euros, soit 12,2% de son portefeuille total de créances.

Première banque portugaise en termes d'actifs, la CGD a échoué aux tests de résistance menés cette année par la Banque centrale européenne (BCE), avait révélé début septembre le quotidien économique Jornal de negocios.

Pour renforcer la solidité de sa banque publique, le Portugal a soumis un plan de recapitalisation de 5,16 milliards d'euros à la Commission européenne, qui l'a approuvé fin août.

afp/rp