Le paradoxe latino-américain fait d'inflation élevée malgré une activité économique en berne devrait être encore en vigueur cette année. Selon BBVA, après s’être contractée de 0,4% en 2015, l’économie latino-américaine devrait à nouveau reculer cette année. Dans le même temps, le taux d’inflation est proche de 40% en Argentine, de 10% au Brésil, en Colombie et en Uruguay et de 4% au Chili et au Pérou.

"En dépit de données économiques assez disparates d'un pays à l'autre dans la région, les niveaux d'inflation nationaux dépassent les objectifs définis par les autorités monétaires respectives. Le Mexique fait figure d'exception, où l'inflation reste sous 3%, grâce à l'impact positif des réformes sur le prix des services déployées ces dernières années, par exemple dans les télécommunications", complète Enestor Dos Santos, économiste chez BBVA Research, spécialiste du Brésil et de l'Amérique latine.

Pour expliquer cette évolution à fronts renversés, l'expert de BBVA pointe d'abord le facteur monétaire. "La dépréciation des devises, compte tenu de ses effets sur le prix des produits échangeables à l'international, a eu un impact significatif sur l'inflation", explique Enestor Dos Santos.

L'économiste voit aussi les facteurs climatiques, et principalement le phénomène El Nino, qui ont tiré à la hausse les prix des produits alimentaires.

Enfin, "en Argentine, au Brésil ou en Uruguay, un ajustement, nécessaire, des prix encadrés par les gouvernements nationaux a été réalisé et a soutenu récemment la hausse de l'inflation. Au Chili, des ajustements sur les taxes ont contribué aux pressions inflationnistes", détaille le spécialiste du Brésil et de l'Amérique latine chez BBVA Research.