NEW YORK, 12 février (Reuters) - Même si le resserrement des conditions financières aux Etats-Unis aura un impact sur les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale, il est "extraordinairement prématuré" d'évoquer un éventuel recours à des taux d'intérêt négatifs pour soutenir la croissance, a déclaré vendredi un responsable de la Fed.

"Pour moi, cela ne devrait pas être un sujet de débat pour l'instant", a dit le président de la Fed de New York, William Dudley, à la presse en réponse à une question sur un éventuel recours aux taux négatifs.

L'économie américaine, a-t-il ajouté, bénéficie d'une dynamique "assez forte" qui contribuera à compenser la faiblesse de la croissance mondiale. Il a toutefois reconnu qu'il faudrait un peu plus de temps que prévu initialement pour que l'inflation américaine retrouve l'objectif de 2% de la Fed, en raison de la chute des cours du pétrole.

Tout en admettant que les conditions financières avaient connu ces derniers mois "un resserrement significatif", il a ajouté qu'il fallait nuancer les choses.

"Le marché actions a baissé de façon assez importante mais, au cours des dernières semaines, nous avons constaté un léger affaiblissement du dollar et les rendements des obligations du Trésor ont baissé assez fortement. Donc même en ce qui concerne les conditions financières, on ne peut pas dire que tout va dans la même direction", a-t-il dit.

Lors de ses auditions au Congrès cette semaine, la présidente de la Fed, Janet Yellen, n'a pas exclu le recours à des taux négatifs dans l'hypothèse d'une dégradation marquée de la situation économique.

Mais William Dudley a dit qu'il n'était pas question pour le moment que la Fed emboîte le pas à la Banque centrale européenne et à la Banque du Japon.

"Je trouve qu'il serait extraordinairement prématuré d'avoir ce débat", a-t-il dit, ajoutant que la politique de la Fed était "plutôt accommodante comme il se doit", vu le faible taux d'inflation, qui ne menace pas beaucoup l'économie américaine. (Jonathan Spicer, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)