(Presque) tous les voyants sont au vert pour que les actions européennes prennent leur revanche sur les titres américains, note Jeanne Asséraf-Bitton, Global Head of Cross Asset Research de Lyxor. Certes, des risques politiques pèsent sur la croissance des indices mais l'experte estime qu'ils sont déjà reflétés dans les valorisations, décotées de 15% par rapport aux Etats-Unis sur la base du ratio cours sur bénéfices. Et cette décote passe à plus de 50% quand on considère les ratios cours sur chiffres d’affaires ou cours sur actif net.

"De plus les dividendes sont plus généreux dans le vieux continent et la marge d'amélioration du sentiment de marché est beaucoup plus élevée. Cela sera-t-il suffisant pour nourrir un rattrapage durable? Probablement pas", s'interroge Jeanne Asséraf-Bitton, chez Lyxor.

Le maillon faible pourrait être les perspectives de croissance des bénéfices des entreprises cotées. A cet égard, Lyxor a des doutes quant aux prévisions du consensus qui tablent sur un progrès similaire, voisin de 12 à 15 %. "De fait, nos modèles suggèrent une croissance du chiffre d'affaires semblable dans la zone euro et aux Etats-Unis, autour de 3 %", souligne la Global Head of Cross Asset Research de Lyxor.

Les marges bénéficiaires pourraient favoriser une surperformance des actions européennes, selon Lyxor

Toutefois, les niveaux de rentabilité (marges bénéficiaires) de ces mêmes entreprises pourraient être plus solides en Europe qu'aux Etats-Unis et donner aux marchés européens le petit coup de pouce nécessaire pour surperformer leurs homologues d'outre-Atlantique.

Aux Etats-Unis, les pressions salariales et des taux d'intérêt plus élevés devraient entamer les marges après impôt de près de trois quarts de point et conduire à une baisse des bénéfices par action de 2%. Une réforme fiscale rétroactive pourrait transformer ce recul de 2%, en une augmentation de 8%. Cette prévision reste inférieure aux prévisions du consensus.

A l'inverse, dans la zone euro, le levier opérationnel combiné à une légère augmentation des prix de vente des entreprises, devraient ajouter au moins 0,5 point aux marges des entreprises. Ce qui se traduirait par des bénéfices par action en hausse de 10 à 15%.