L'attentisme dont a fait preuve la Fed lors de son dernier comité monétaire est loin de rassurer les intervenants de marché, observe Jean-Sylvain Perrig, Head of Asset Allocation & CIO Private Banking chez UBP. Une croissance économique mondiale modérée, un niveau d'inflation jugé encore trop bas et l'instabilité récente des marchés financiers ont incité les gouverneurs de la banque centrale à reporter la normalisation de leur politique monétaire.

UBP interprète cette (non) décision comme une mauvaise nouvelle, le statu quo de la Fed souligne à quel point les marchés financiers et l'économie mondiale sont encore fébriles. Les taux d'intérêt ne peuvent toujours pas être relevés malgré sept années d'une politique monétaire de taux zéro et trois Quantitative Easing.

Les marchés sont actuellement à la merci de courants baissiers, les « newsflows » négatifs se multipliant, à l'image de la saga Volkswagen qui pourrait faire des ravages dans l'ensemble de l'industrie automobile, ou d'un possible blocage budgétaire au Etats-Unis, observe Jean-Sylvain Perrig.

Les évènements du mois d'août ont fait figure d'avertissement. Pourtant, il ne devrait pas y avoir selon lui de grand changement dans les données économiques elles-mêmes. La rupture vient plutôt du sentiment économique. Les prévisions de résultats du troisième trimestre ont été (légèrement) révisées à la baisse, alors que les valorisations absolues sont correctes (mais pas nécessairement bon marché). La confiance s'est détériorée en raison de perspectives de croissance à long terme un peu plus faibles et de révisions baissières des bénéfices des entreprises.

L'indice Dax est entré en territoire baissier (avec une correction de plus de 20% depuis quatre mois). Les autres indices boursiers pourraient suivre cette tendance et nous nous attendons à voir des marchés nerveux dans les semaines à venir. Cela devrait toutefois procurer de bons points d'entrée pour les investisseurs, à partir du mois d'octobre. Le sentiment économique devrait s'améliorer à partir de ses très faibles niveaux actuels, estime l'Head of Asset Allocation & CIO Private Banking.

UBP reste attentif aux niveaux techniques des marchés, en vue d'augmenter l'exposition aux actions au sein de notre allocation. La banque pense également que les options « calls » qu'elle a mise en place ces deux derniers mois représentent encore une stratégie intéressante, compte tenu de l'environnement actuel.