Richard Barley,

The Wall Street Journal

Le quatrième trimestre s'annonce riche en rebondissements pour les emprunts d'Etat "périphériques" de la zone euro.

L'Italie prépare, pour le 4 décembre, un référendum décisif sur sa constitution qui pourrait bouleverser la scène politique, tandis que l'Espagne, toujours sans gouvernement, pourrait devoir organiser une troisième série d'élections législatives. Dans l'immédiat, c'est le Portugal qui est sur la sellette, avec un nouveau test pour le marché obligataire.

Le pays est une fois de plus suspendu à la décision de l'agence DBRS, qui classe toujours la note souveraine du Portugal en catégorie investissement. Grâce à cette note, les emprunts d'Etat portugais sont éligibles au programme d'achats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE). Or DBRS doit réviser son évaluation le 21 octobre. La note étant toujours assortie d'une perspective "stable", il est peu probable qu'elle soit abaissée pour le moment. En revanche, une dégradation de la perspective à "négative" pourrait se révéler problématique dans la mesure où elle ferait surgir le spectre d'une exclusion des emprunts portugais du programme d'achats de la BCE.

Craintes pour la croissance portugaise

La croissance du Portugal est une source d'inquiétude majeure. Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu la semaine dernière que l'économie du pays perdait de l'élan: le produit intérieur brut ne devrait croître que de 1% en 2016. Lisbonne est parvenue à stabiliser sa dette autour de 130% du PIB, sans pouvoir amorcer de réduction, ce qui expose le pays à de nouveaux chocs potentiels.

Alors que les emprunts allemands affichent depuis le début de l'année un rendement de 6,6%, selon les indices de Bank of America Merrill Lynch, la dette portugaise accuse une baisse de 2,3%. Le spread entre les taux portugais et allemand à 10 ans est proche de son niveau le plus important depuis que les achats de la BCE ont débuté l'an dernier.

Les investisseurs sont peut-être à la recherche de rendements, mais celui de 3,4% proposé par l'obligation portugaise à 10 ans ne suffira sans doute pas à les séduire. Même si la BCE a le bras long, DBRS aura le dernier mot.

-Richard Barley, The Wall Street Journal

(Version française Emilie Palvadeau) ed: ECH