BEYROUTH/DIYARBAKIR, Turquie, 17 janvier (Reuters) - De violents combats ont éclaté samedi entre des miliciens kurdes syriens et les forces de Bachar al Assad dans une ville du nord-est de la Syrie, une première depuis le début de la guerre civile il y a bientôt quatre ans, a-t-on appris de sources kurdes et auprès de l'OSDH.

Les forces gouvernementales et les miliciens kurdes, principalement les YPG ("Unités de protection du peuple") qui défendent la ville de Kobani contre les djihadistes de l'Etat islamique, ont jusqu'à présent cohabité dans le nord-est de la Syrie, luttant en priorité contre les différents groupes rebelles.

Mais, samedi, la situation a dégénéré à Hassakeh après que des soldats syriens et des miliciens pro-Assad ont investi des bâtiments dans une zone que les deux camps avaient convenu de démilitariser, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), proche de l'opposition.

"Il y a des combats dans de nombreux quartiers d'Hassakeh", a déclaré Rami Abdelrahman, le directeur de l'OSDH.

L'armée syrienne a bombardé trois zones majoritairement kurdes de la périphérie d'Hassakeh pendant que les miliciens kurdes affrontaient les forces loyalistes dans le centre de la ville, ont rapporté les YPG sur leur site internet.

Des militants kurdes ont mis en ligne des photos montrant ce qu'ils présentent comme des combattants YPG en train de hisser le drapeau du Kurdistan syrien sur des bâtiments qu'ils auraient pris aux forces gouvernementales.

Damas a affirmé à plusieurs reprises soutenir militairement les forces kurdes qui combattent les djihadistes mais les YPG ont toujours démenti toute coopération avec le régime de Bachar al Assad.

Hassakeh est la grande ville de l'extrémité nord-est de la Syrie, au nord-est de Rakka et à l'ouest de la ville irakienne de Mossoul, deux bastions de l'Etat islamique.

(Oliver Holmes à Beyrouth et Seyhmus Cakan à Diyarbakir; Tangi Salaün pour le service français) )