TOKYO, 27 juin (Reuters) - La livre sterling a poursuivi son mouvement de recul lundi dans les premiers échanges en Asie où les investisseurs s'inquiètent toujours des répercussions de la victoire du camp du "Brexit" au référendum de jeudi dernier au Royaume-Uni.

Après avoir plongé vendredi de plus de 8% face au dollar pour finir à 1,3662 dollar à New York, la devise britannique cède 1,74% supplémentaire à 1,3461 dollar lundi dans les premiers échanges.

Elle continue aussi de reculer face au yen, à 137,16 yens contre 139,64 vendredi, la devise japonaise jouant son rôle de valeur refuge.

Un week-end a passé depuis l'annonce choc des résultats du référendum britannique, et de nombreuses questions restent sans réponse sur l'impact d'un Brexit sur les économies britannique et européennes, sur les modalités du divorce à venir et sur les initiatives que prendront les dirigeants européens face au risque de dislocation de l'ensemble communautaire.

Pour le ministre chinois des Finances, Lou Jiwei, il ne fait pas de doute que l'issue du référendum "va porter une ombre sur l'économie mondiale".

"Il est difficile de faire des prévisions à ce stade", a-t-il dit dimanche lors de la première réunion annuelle de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, à Pékin. "La réaction des marchés est probablement un peu excessive et il faut qu'ils se calment et voient la situation objectivement", a ajouté le ministre.

Les banquiers centraux ont promis au cours du week-end de faire tout ce qui serait en leur pouvoir pour contenir la volatilité des marchés financiers.

Dans la seule journée de vendredi, quelque 2.000 milliards de dollars se sont envolés en valeur sur les marchés mondiaux.

"Nous pensons que les marchés resteront prudents, puisque l'incertitude entourant les négociations sur la séparation suscite une persistance du sentiment d'aversion au risque", estime George Davis, analyste chez RBC Dominion Securities, dans une note.

L'euro est également sous pression, cédant 0,4% face au dollar. Jerome Booth, président de New Sparta Asset Management à Londres, anticipe la poursuite de ce mouvement de cession de la monnaie unique européenne "alors que se développent des débats sur d'autres référendums de sortie (de l'UE)". (Hideyuki Sano avec Wayne Cole à Sydney; Henri-Pierre André pour le service français)